Simulation de consultation d’annonce complexe en dermatologie pédiatrique - Exemple de la Neurofibromatose de type 1

Introduction : en France la Simulation en Santé devient une méthode pédagogique incontournable dans de nombreux domaine. En dermatologie, elle est encore peu développée tant dans l’apprentissage de l’annonce dans le domaine de la cancérologie, que dans la pédiatrie ou dans la pratique chirurgicale. La Neurofibromatose de type 1 (NF1) est une des maladies génétiques les plus fréquentes, transmise sur un mode autosomique dominant avec des mutations de novo dans 50% des cas. La pénétrance est complète autour de 8 ans et pour une même mutation l’expressivité est variable rendant difficile voire impossible le diagnostic dans le cas des jeunes enfants ne présentant que l’état initial des taches café au lait. Nous avons simulé une consultation d’annonce de possible NF1 aux parents d’un enfant de 17 mois présentant de multiples taches café au lait avec des internes de dermatologie de différents niveaux d’ancienneté dans l’internat. Nous avons étudié la qualité de l’annonce en évaluant son discours et son empathie. Cette étude s’est également intéressé au ressenti des participants envers la SeS comme nouvel outil pédagogique.

Matériels et Méthodes : les apprenants étaient des internes ou CCA de dermatologie des subdivisions d’Angers et de Nantes, à divers stades d’avancée dans l’internat. Un briefing avec une présentation du scénario était réalisé. Des questionnaires étaient remis avant la simulation, après la simulation et après le débriefing afin d’évaluer l’expérience des participants, leur ressenti et leur stress. Les acteurs étaient standardisés. La consultation filmée était évaluée par 3 observateurs : deux dermato-pédiatres et une interne de dermatologie. Un questionnaire et une échelle numérique d’empathie étaient remplis par ceux-ci.

Résultats : 12 internes ou CCA ont été inclus dans l’étude. 11/12 des apprenants déclaraient ne pas se sentir à l’aise lors d’une annonce. Tous se sont senti stressés avec une EN de 6,4/10 en moyenne. L’EN empathie évaluée par les observateurs était de 6,3/10. Le nombre de semestre réalisés et donc l’ancienneté de l’apprenant de même que l’âge ne semblaient pas influer sur l’empathie du discours. Les internes passés en oncologie médicale présentaient une EN empathie supérieure à celle de ceux non passés en oncologie. Plus les apprenants progressaient dans l’internat plus ils présentaient un vocabulaire technique et médical, moins adapté aux parents qui leur faisaient face. 11/12 des apprenants ont déclaré un bénéfice de cette séance sur le plan du savoir-faire et savoir-être lors d’une annonce.

Conclusion : notre étude montre que l’empathie est un facteur intrinsèque aux individus et ne semble pas évoluer fonction de la maturité et de l’avancement dans l’internat, mais peut probablement se modifier avec l’expérience de situations complexes ou difficiles. Le discours tend à devenir de plus en plus scientifique et de moins en moins adapté au patient. La simulation présente un fort impact positif sur les participants. L’utilisation de celle en dermatologie dans la prise en charge de situations complexes telles que l’annonce de possible génodermatoses ou l’annonce de cancer doit être développée, afin d’améliorer les compétences de communications des dermatologues en France.