La place des livres d'histoire dans la bibliothèque royale de Charles V

Les bibliothèques laïques les plus riches du Moyen Âge sont celles des princes des XIVe et XVe siècles, ce malgré les conflits politiques internationaux et civils causés par la guerre de Cent Ans que traverse le royaume de France. La mort accompagne le quotidien médiéval. Paradoxalement, c’est pendant cette période trouble appelée le Bas Moyen Âge que l’énergie culturelle et artistique est la plus forte. Les bibliothèques princières démontrent un attrait pour les beaux livres, dû au fait que les princes disposent d’une capacité financière importante. C’est un « objet de prix » conservé avant tout pour la forme. Parmi les bibliothèques les plus riches de la fin du XIVe siècle et du début du XVe siècle, se trouve celles des fils du roi Jean II le Bon. Ces derniers ont tous hérité de l’intérêt pour les livres de leur père. Parmi eux se trouve Charles V, roi de France de 1364 à 1380. Ses livres ont été répartis sur les 3 étages de la tour de la Fauconnerie située au nord du château, la tour est alors nommée tour de la Librairie. Dans la bibliothèque royale, la place de l’histoire figure parmi les genres les plus conséquents en quantité avec l’hagiographie et les manuels de gouvernement. Bernard Guenée nous donne une définition de l’histoire au Moyen Âge Premièrement, l’histoire est le récit des choses qui sont passés. Deuxièmement, si le récit historique donne à comprendre les évènements passés, ce récit doit être véridique. Enfin, l’histoire doit être simple dans le sens où elle doit être comprise dans son sens littéral, au « premier degré ». L’histoire donne donc le récit littéral de ce qui s’est réellement passé. Cette définition donne un certain poids à l’histoire, poids qui s’exerce sur la société médiévale. La place réservée à l’histoire dans la bibliothèque de Charles V, nous permettra de tirer des conclusions sur la conception de l’histoire à la fin du Moyen Age. Le roi avait-il un goût particulier pour l’histoire que n’avaient pas ses frères ou alors est-il courant de trouver des livres d’histoire dans les bibliothèques princières ? En quoi l’histoire était-elle en lien avec l’exercice du pouvoir royal ? Et de quelle manière l’histoire est-elle utilisée par les pouvoirs politiques ?

UFR de Lettres, Langues et Sciences Humaines