Introduction : avec le vieillissement de la population, la prise en charge des personnes âgées dépendantes constitue un enjeu majeur, et amène à des situations palliatives fréquentes et de plus en plus complexes. Les médecins généralistes occupent une place importante dans le parcours de soin et sont donc amenés à prendre en charge des patients relevant de soins palliatifs afin d’assurer leur maintien au domicile. L’objectif de ce travail était de faire un état des lieux de la pratique des soins palliatifs par les médecins généralistes en Mayenne. Les objectifs secondaires étaient de mieux comprendre les facteurs limitants cette prise en charge et de proposer des pistes d’amélioration pour l’exercice à domicile.
Méthodes : il s’agit d’une étude quantitative descriptive par le biais d’un questionnaire informatique anonyme. La population visée inclue les médecins généralistes installés en Mayenne, contactés via le mailing list du Conseil de l’Ordre 53.
Résultats : 95% de nos répondants déclaraient suivre des patients en SP à domicile, principalement atteints de pathologies cancéreuses (92,8%) ou de pathologies neuro-dégénératives (57%). 28,5% reconnaissaient ne pas être à l’aise avec ce type de prise en charge. De nombreux freins ont pu être mis en évidence, notamment le manque de temps, pour une grande majorité des répondants (69%), ou les difficultés d’accès et d’utilisation des thérapeutiques de fin de vie (38%). Au contraire, les médecins généralistes appréciaient le possible de recours aux différentes structures (HAD, EMSP) pour les épauler dans les prises en charge. Nombreux étaient demandeur d’améliorer la formation des médecins (76%). En effet, 19% estimaient ne pas avoir reçu de formation spécifique et 47,6% formés uniquement par le biais des stages universitaires.
Conclusion : cette étude met en lumière des réalités contrastées quant à la prise en charge des soins palliatifs à domicile. Elle souligne à la fois l’engagement des praticiens, pour répondre au souhait des patients de mourir à domicile, et les freins persistants qui compliquent leur pratique quotidienne. L’accompagnement des patients en fin de vie est complexe tant sur le plan technique, organisationnel que relationnel. Malgré les structures et réseaux existants, les médecins généralistes déplorent un manque d’outils pratiques, de contacts ou de protocoles. L’amélioration de la formation apparaît également comme un déterminant majeur.
Introduction : with the aging of the population, the care of dependent elderly individuals has become a major public health issue, leading to increasingly frequent and complex palliative situations. General practitioners play a key role in the care pathway and are therefore often required to manage patients requiring palliative care in order to ensure their continuity of life at home. The objective of this study was to assess the current practices of palliative care among general practitioners in the Mayenne region. Secondary objectives were to better understand the factors limiting this type of care and to propose avenues for improving home-based practice.
Methods : this was a descriptive quantitative study conducted through an anonymous online questionnaire. The target population included general practitioners practicing in Mayenne, contacted via the mailing list of the Departmental Medical Council.
Results : ninety-five percent of respondents reported providing palliative care to patients at home, mainly for cancer-related conditions (92.8%) or neurodegenerative diseases (57%). Among them, 28.5% acknowledged feeling uncomfortable with this type of care. Several barriers were identified, including lack of time for a large majority of respondents (69%) and difficulties accessing or using end-of-life medications (38%). Conversely, general practitioners valued the possibility of consulting support structures such as home hospitalization services (HAD) or mobile palliative care teams (EMSP) to assist them in patient management. Many expressed a desire to improve medical training (76%). Indeed, 19% reported having received no specific training, while 47.6% had only been trained during university internships.
Conclusion : this study highlights contrasting realities in the provision of palliative care at home. It underlines both the commitment of general practitioners who strive to respect patients’ wishes to die at home and the persistent obstacles that complicate their daily practice. Supporting patients at the end of life remains complex from technical, organizational, and relational perspectives. Despite the existence of structures and networks, general practitioners report a lack of practical tools, contact points, and standardized protocols. Enhancing training also appears to be a key factor for improvement.