Le cancer du col de l’utérus (CCU) est le 12ᵉ cancer le plus fréquent chez la femme en France. Bien qu’il existe un programme national de dépistage organisé en France, le taux de couverture reste insuffisant, autour de 60 %, avec d’importantes disparités régionales et sociales. Pour améliorer cette couverture et réduire les inégalités d’accès aux soins, des solutions alternatives telles que l’auto-prélèvement vaginal (APV) et l’auto-prélèvement urinaire (APU) sont actuellement envisagées. L’étude CapU4 a pour objectif d’évaluer les perceptions et les préférences des femmes à l’égard de ces auto prélèvements (AP). L’étude est un essai contrôlé randomisé mené auprès de 15 000 femmes âgées de 30 à 65 ans, vivant en Mayenne, Sarthe et Vendée, qui n’ont pas réalisé de dépistage du CCU depuis plus de quatre ans et n’ont pas répondu au courrier de relance 1 an auparavant. Elle comporte trois bras : deux bras expérimentaux testant l’envoi à domicile d’un kit d’APV ou d’APU, et un bras contrôle correspondant à la procédure d’invitation conventionnelle. La moitié des femmes de chaque bras a reçu également un questionnaire visant à recueillir leur avis sur le dépistage, ainsi que, pour celles ayant reçu un kit d’AP, leur retour d’expérience sur son utilisation. Lors d’un prochain dépistage, la majorité des femmes affirment qu’elles préfèrent effectuer l’AP seule, avec une préférence pour l’APU (APV : 82,6 % ; APU : 89,1 %), et la plupart le recommanderaient à leur entourage (APV : 69,9 % ; APU : 79,1 %).
En effet, une large majorité ont jugé le prélèvement simple à réaliser (APV : 85,9 % ; APU : 90,3 %) et les consignes claires (APV : 87,4 % ; APU : 90,7 %). La réalisation de l’auto-prélèvement a donc été globalement bien vécue, même si l’APV a été perçu comme plus inconfortable (APV : 23,5 % ; APU : 4,9 %).
Même s’il ne se substitue pas à un suivi gynécologique régulier, l’AP semble être une alternative bien accueillie par les femmes qui ne participent pas au programme de dépistage systématique du CCU.
Cervical cancer (CC) is the 12th most common cancer among women in France. Although a national organized screening program exists, the coverage rate remains insufficient, around 60%, with significant regional and social disparities. To improve coverage and reduce inequalities in access to care, alternative solutions such as vaginal self-sampling (VSS) and urinary self sampling (USS) are currently being considered. The CapU4 study aims to assess women's perceptions and preferences regarding these self-sampling methods. The study is a randomized controlled trial conducted among 15,000 women aged 30 to 65 years, living in the Mayenne, Sarthe, and Vendée departments, who had not been screened for CC for more than four years and had not responded to a reminder letter sent one year earlier. The study includes three arms: two experimental arms testing the mailing of a VSS kit or a USS kit at home, and one control arm corresponding to the conventional invitation letter. Half of the women in each arm also received a questionnaire to collect their opinions on CC screening and, for those who had received a self-sampling kit, their feedback on its use. For future screening, the majority of women stated they would prefer to perform self-sampling themselves, with a preference for USS (VSS: 82.6 %; USS: 89.1 %), and most would recommend it to others (VSS: 69.9 %; USS: 79.1%). A large majority found the self-sampling easy to perform (VSS: 85.9 %; USS: 90.3 %) and the instructions clear (VSS: 87.4 %; USS: 90.7 %). Overall, the self-sampling experience was well perceived, although VSS was perceived more uncomfortable (VSS: 23.5 %; USS: 4.9 %). Although it does not replace regular gynaecological follow-up, self-sampling appears to be a well-accepted alternative among women who do not participate in the organized CC screening program.