Introduction : l’exposition (et la surexposition) aux écrans a une place croissante dans la société contemporaine. La littérature scientifique a mis en évidence des comorbidités somatiques, psychiatriques et addictologiques non seulement chez l’enfant, mais aussi chez l’adulte, liées à un usage excessif des écrans. Pourtant, chez l’adulte, la diversité des écrans se traduit par une fragmentation de la recherche sur des usages spécifiques et une absence de recommandations généralisables à tous les écrans. L’objectif de cette étude était d’évaluer les pratiques des médecins généralistes (MG) auprès des adultes ayant un usage excessif des écrans.
Méthodes : il s’agissait d’une étude quantitative, descriptive et d’évaluation des pratiques professionnelles des médecins généralistes (MG). La population étudiée était les maîtres de stage universitaires (MSU) de la région Pays de la Loire. Un questionnaire en ligne composé de 36 questions leur a été transmis, avec plusieurs relances successives, de novembre 2024 à mai 2025.
Résultats : parmi les 131 répondants, 97,7 % ne réalisaient pas fréquemment de dépistage bien qu’ils présentent un intérêt pour le sujet. L’absence de définition claire de l’usage excessif des écrans était un frein identifié. Les MG ayant suivi une formation spécifique en addictologie semblaient être les plus sensibilisés à cette problématique. Plus de 50% déclaraient qu’ils envisageaient de rechercher un trouble de l’usage des écrans face à une plainte somatique bien que toutes les conséquences somatiques des écrans soient encore mal connues par eux. Les MG possédaient des connaissances générales dans le champ addictologique et s’en servaient pour prendre en charge l’usage excessif des écrans.
Conclusion : une information plus importante des MG est souhaitable pour étendre aux adultes le dépistage et la prise en charge de l’usage excessif des écrans. Cette information semble passer également par une clarification de la définition et des recommandations professionnelles sur le sujet. Cette étude est une piste pour créer une approche plus globale et commune à toutes les addictions afin de faciliter cette prise en charge et la diffuser plus largement.
Introduction : screen exposure—and overexposure—has an increasingly prominent role in contemporary society. Scientific literature has highlighted somatic, psychiatric, and addictive comorbidities related to excessive screen use, not only in children but also in adults. However, in adults, the diversity of screen types has resulted in fragmented research focusing on specific uses, with no generalized recommendations applicable across all screens. The objective of this study was to assess general practitioners’ (GPs) practices regarding adults with excessive screen use.
Methods : this was a quantitative, descriptive study evaluating the professional practices of GPs. The study population consisted of university teaching supervisors (maîtres de stage universitaires, MSUs) in the Pays de la Loire region. An online questionnaire comprising 36 items was distributed between November 2024 and May 2025, with several successive reminders.
Results : among the 131 respondents, 97.7% reported not frequently performing screening, although they expressed interest in the topic. The absence of a clear definition of excessive screen use was identified as a limiting factor. GPs with specific training in addictology appeared to be more aware of this issue. More than 50% stated they would consider investigating screen use disorders in the presence of somatic complaints, although the full range of somatic consequences remains poorly understood by them. GPs reported possessing general knowledge in the field of addictology, which they applied to the management of excessive screen use.
Conclusion : greater awareness among GPs is needed to extend screening and management of excessive screen use to adults. Such awareness also requires clarification of the definition and the establishment of professional guidelines on this issue. This study provides a basis for developing a more comprehensive and unified approach to addictions, thereby facilitating patient management, and promoting wider dissemination of best practices.