La décarbonation du secteur manufacturier est à la fois un défi, puisque la majorité de ses émissions sont du dioxyde de carbone, et une nécessité, puisqu’il représente un des secteurs les plus émetteurs de la planète. Cette thèse vise à évaluer trois types d’instruments de politique publique environnementale qui touchent les entreprises manufacturières françaises. Si l’essentiel du débat public et académique se contente d’évaluer la politique environnementale sur des critères d’émission nationale, cette thèse propose de considérer les décisions de mix énergétique et d’abattement carbone des entreprises comme mètres-étalons des politiques publiques environnementales. Dans cet objectif, trois politiques publiques sont évaluées ; le chapitre 1 porte sur les effets de la taxe carbone sur le verdissement des firmes et de l’emploi. Le chapitre 2 interroge l’effet de la participation au marché carbone européen sur la composition du mix énergétique des entreprises. Le chapitre 3 se focalise sur l’impact de la publication de bilan carbone sur le verdissement du mix et sur les dépenses d’abattement carbone parmi les entreprises de plus de 500 salariés. Les instruments les plus contraignants ont un effet sur la composition du mix énergétique, ce qui implique une baisse du contenu carbone des intrants énergétiques. Un instrument moins contraignant n’a cependant pas d’effet sur le mix énergétique, mais favorise la capture de carbone à travers des investissements en abattement plus élevés.
Decarbonization of the manufacturing sector is both a challenge and a necessity. Indeed, this sector emits much more carbon dioxide than any other greenhouse gas, and it one of the most carbon emitting on the planet. This dissertation aims at evaluating the impact of three different environmental public policy instruments that target French manufacturing firms. While most of the public and academic debate surrounding environmental public policy evaluation looks at national emission goals to gauge the effectiveness of those policies, this dissertation provides new metrics such as the degree of greening of the energy mix of firms, or the overall expenses in carbon abatement. As such, three public policies are examined ; chapter 1 focuses on the effects of the carbon tax on the energy mix composition of firms and on employment. Chapter 2 looks at the impact that the European carbon market has had on the energy inputs used by targeted companies. Chapter 3 takes advantage of the mandatory publication of carbon information from firms with more than 500 employees to evaluate the effect of carbon disclosure on energy mix composition and carbon abatement expenses. More binding instruments have a notable impact on energy mix composition, and can contribute to energy input substitution in favor of carbon neutral inputs. A less binding instrument primarily helps kickstarting carbon abatement investments.