Introduction : dans le contexte actuel de changement climatique, l’éco-anxiété est un phénomène qui touche de plus en plus la population française. Le médecin généraliste, premier recours du patient pour de nombreuses problématiques, est donc susceptible de rencontrer des patients éco-anxieux en consultation. Cette étude interroge les représentations des internes de médecine générale sur le rôle du médecin généraliste dans la prise en charge de l’éco-anxiété d’un patient.
Méthode : il s’agit d’une recherche qualitative par entretiens semi-dirigés, menés auprès de 11 internes en médecine générale de la faculté d’Angers, de décembre 2023 à juin 2024.
Résultats : il en ressort que les internes supposent que les éco-anxieux sont nombreux, surtout chez les patients jeunes. Cette éco-anxiété peut être plus ou moins forte, et ne nécessite donc pas systématiquement une prise en charge médicale. Les éco-anxieux ont peu recours au médecin généraliste, à cause de plusieurs freins, mais cela peut être facilité si le médecin est sensibilisé. Quand l’éco-anxiété est identifiée, il faut l’évaluer puis la nommer. Le médecin peut proposer un espace d’écoute, des médicaments si nécessaire, le recours à un psychologue, mais aussi de devenir acteur de la lutte contre le changement climatique pour lutter contre l’impuissance et l’isolement. Cela peut passer par des actions individuelles mais aussi des actions collectives. Cette problématique va augmenter en consultation, il est donc important que le médecin y soit sensibilisé. Le médecin pourrait aussi avoir un rôle de sensibilisation plus global à la santé planétaire, par son discours, ses prescriptions, mais les internes sélectionneraient le public cible.
Discussion : l’éco-anxiété est un phénomène qui augmente et qui concerne le médecin généraliste, de la détection au traitement, en passant par le suivi. Une échelle permet maintenant de la qualifier plus précisément, pour faciliter la prise en charge par le médecin généraliste et essayer de maintenir une éco-anxiété adaptée. Dans le contexte actuel, le médecin généraliste pourrait également avoir un rôle de sensibilisation au changement climatique et à la santé planétaire, via des actions qui ont comme co-bénéfice d’améliorer la santé personnelle des patients.
Introduction : in the current context of climate change, eco-anxiety is a phenomenon that is increasingly affecting the French population. General practitioners, who are the first point of contact for patients for different issues, are therefore likely to encounter eco-anxious patients during consultations. This study examines the perceptions of general practice residents on the role of general practitioners in managing a patient's eco-anxiety.
Method : this is a qualitative study based on semi-structured interviews conducted with 11 general practice residents at the Faculty of Angers between December 2023 and June 2024.
Results : the results show that residents assume that eco-anxiety is common, especially among young patients. This eco-anxiety can vary in severity and therefore does not always require medical treatment. People with eco-anxiety rarely consult their general practitioner due to several barriers, but this can be facilitated if the doctor is aware of the issue. When eco-anxiety is identified, it must be assessed and then named. The doctor can offer a listening ear, medication if necessary, referral to a psychologist, but also encourage the patient to become actively involved in the fight against climate change to combat feelings of powerlessness and isolation. This can be achieved through individual actions as well as collective actions. This issue will become increasingly common in consultations, so it is important for doctors to be aware of it. Doctors could also play a more general role in raising awareness of global health issues through their discourse and prescriptions, but residents would select the target audience.
Discussion : eco-anxiety is a growing phenomenon that concerns general practitioners, from detection to treatment and follow-up. A scale now makes it possible to qualify it more precisely, to facilitate its management by general practitioners and to try to maintain an appropriate level of eco-anxiety. In the current context, general practitioners could also play a role in raising awareness of climate change and planetary health through actions that have the co-benefit of improving patients' personal health.