Introduction : lors d’une grossesse, il est recommandé aux femmes enceintes d’arrêter la consommation de tabac. Le médecin généraliste, souvent premier interlocuteur des patients lors d’une demande de sevrage ou bien lors d’une découverte de grossesse, joue un rôle central dans le dépistage et l’accompagnement des patientes enceintes fumeuses.
Objectif : cette étude vise à identifier les pratiques et les outils utilisés par les médecins généralistes pour la prise en charge du tabagisme chez la femme enceinte.
Méthodes : une étude transversale descriptive a été menée auprès d’internes et de maitres de stages ambulatoires de médecine générale à l’aide d’un questionnaire diffusé du 7 mai 2024 au 22 août 2024.
Résultats : le dépistage des patientes fumeuse est presque systématique (98%) dans la l’échantillon interrogé, tandis que la recherche d’un conjoint fumeur est moins fréquente (34%). La majorité des médecins connaissent et utilisent les substituts nicotiniques chez les femmes enceintes bien que des interrogations persistent sur leur innocuité pendant la grossesse. Le recours à des professionnels spécialisés, comme les tabacologues (72 %) ou les praticiens de thérapies cognitivo-comportementales (43 %), reste limité, souvent en raison d’un manque de ressources locales. En réponse, les médecins semblent s’orienter de plus en plus vers les infirmières Asalées. Parmi les autres approches non médicamenteuses, l’hypnose (62 %) et la sophrologie (50 %) sont les plus fréquemment proposées. Enfin, les médecins ayant débuté leurs études à Angers sont plus enclins à adresser directement les patientes à des confrères identifiés dans leur réseau.
Conclusion : le dépistage du tabagisme pendant la grossesse est aujourd’hui bien intégré en médecine générale mais les prises en charge se heurtent aux difficultés territoriales et au manque de temps des médecins. Le développement de protocoles pluriprofessionnels au sein des maisons de santé, en partenariat avec des intervenants tels que les infirmières Asalées, semble être une piste prometteuse pour renforcer l’accompagnement des patientes enceintes fumeuses.
Introduction : during pregnancy, it is recommended that pregnant women stop smoking. The general practitioner, often the first contact for patients either when seeking smoking cessation support or upon discovering a pregnancy, plays a central role in screening and supporting pregnant women who smoke.
Aim : this study aims to identify the practices and tools used by general practitioners in the management of tobacco use during pregnancy.
Methods : a cross-sectional descriptive study was conducted among general practice interns and community-based clinical supervisors using a questionnaire distributed between May 7 and August 22, 2024.
Results : tobacco use screening among pregnant patients was almost systematic (98%) in the surveyed sample, whereas inquiry about a smoking partner was less frequent (34%). Most doctors were familiar with and prescribed nicotine replacement therapy (NRT) for pregnant women, although concerns about its safety during pregnancy remained for some. Referral to specialists such as tobacco cessation experts (72%) or cognitive behavioral therapists (43%) was limited, often due to a lack of available local professionals. As an alternative, general practitioners increasingly rely on Asalée nurses. Among non-pharmacological approaches, hypnosis (62%) and sophrology (50%) were the most recommended. Lastly, physicians who began their medical studies in Angers were more likely to refer patients directly to known colleagues within their professional network.
Conclusion : smoking screening during pregnancy is now well integrated into general practice. However, patient management continues to face territorial constraints and time limitations for physicians. The development of multidisciplinary protocols within primary care centers, in collaboration with professionals such as Asalée nurses, appears to be a promising approach to improve the support provided to pregnant women who smoke.