Objectif : les violences conjugales constituent un enjeu majeur de santé publique. Les médecins, souvent premiers interlocuteurs des victimes, sont des acteurs clés du repérage et du signalement. La loi du 30 juillet 2020 a assoupli les conditions de levée du secret médical en cas de danger immédiat et d’emprise. Cette étude vise à évaluer l’impact d’une formation départementale accompagnée d’un protocole de signalement sur l’aisance des médecins de la Sarthe à prendre en charge ces situations.
Méthodologie : une étude épidémiologique descriptive et comparative a été réalisée via deux questionnaires en ligne diffusés avant (T0) et quatre mois après (T1) la formation. Les médecins ont auto-évalué leur aisance sur huit dimensions clés (repérage, signalement, accompagnement, aspects juridiques) à l’aide d’une échelle de 1 à 4. Les scores moyens ont été comparés selon la participation ou non à la formation, à l’aide de tests t de Student.
Résultats : 118 réponses ont été recueillies à T0 et 85 à T1, dont 29 de médecins ayant participé à la formation. Ces derniers présentaient une aisance significativement plus élevée (moyenne = 2,84) que les non participants (moyenne = 2,22 ; p < 0,001), notamment concernant la levée du secret médical, l’évaluation du danger, la rédaction et l’envoi du signalement, ainsi que l’accompagnement post-signalement. Aucune différence significative n’a été observée concernant l’évaluation de l’emprise ni l’engagement du dialogue.
Conclusion : la formation ciblée a significativement permis d'améliorer l’aisance déclarée des médecins sur les aspects techniques et juridiques des violences conjugales. Sa généralisation, accompagnée de méthodes pédagogiques actives, pourrait améliorer durablement la prise en charge de ces situations.
Objective : intimate partner violence (IPV) is a major public health concern. Physicians, often the first point of contact for victims, play a key role in detection and reporting. The French law of July 30th 2020, eased conditions for breaching medical confidentiality in cases of immediate danger and coercive control. This study aimed to assess the impact of a local training session, combined with a reporting protocol, on the confidence of physicians in the Sarthe region in managing such situations.
Methods : a descriptive and comparative epidemiological study was conducted using two online questionnaires distributed before (T0) and four months after (T1) the training. Physicians self-assessed their confidence across eight key points (screening, reporting, support, legal aspects) using a 1 to 4 scale. Mean scores were compared between participants and non-participants using Student’s t-tests.
Results : 118 responses were collected at T0 and 85 at T1, including 29 from physicians who attended the training. Participants reported significantly higher confidence levels (mean = 2.84) compared to non-participants (mean = 2.22; p < 0.001), particularly regarding legal and procedural aspects such as breaching confidentiality, assessing danger, writing and submitting reports, and post-reporting support. No significant difference was found regarding the assessment of coercive control or initiating discussions with patients.
Conclusion : the targeted training significantly improved physicians' self-reported confidence in managing the legal and procedural dimensions of IPV. Widespread implementation of such training, supported by active teaching methods, could sustainably enhance the quality of care for victims.