Au lendemain du concile de Trente, la société européenne connaît un essor notable de la dévotion religieuse, tandis que la période prérévolutionnaire se distingue par les premiers signes d’un recul de la religiosité, perceptible tant au sein de la population générale que dans les milieux ecclésiastiques. Cette évolution affecte particulièrement la notion de vocation, laquelle se retrouve remise en question à la fin de l’époque moderne, notamment au sein des congrégations féminines. Les Ursulines, nouvelle maisons du début du XVIIe, illustrent un engagement religieux volontaire et affirmé. Toutefois, malgré leur attractivité initiale, ces communautés n’échappent pas aux fluctuations démographiques et spirituelles qui caractérisent les siècles suivants. Les filles de sainte Ursule incarnent alors de manière exemplaire les dynamiques de construction, d’expression et de remises en cause de la vocation religieuse, ainsi que la complexité des processus décisionnels qui l’entourent.
After the Council of Trent, European society experienced a significant rise of religious devotion, while the pre-revolutionary period was marked by the first signs of a decline in religiosity, noticeable both among the general population and within ecclesiastical circles. This development particularly affecter the idea of vocation, which began to be questioned at the end of early modern period, especially within female congregations. The Ursulines illustrate a voluntary and strong religious commitment. However, despite their initial attractiveness, these communities did nose space the demographic and spiritual changes that characterize the 17th and 18th centuries. The Daughters of Saint Ursula thus represent, in an exemplary way, the dynamics of construction, expression and questioning of religious vocation, as well as the complexity od the decision-making processes surrounding it.