Introduction : les douleurs neuropathiques sont aussi fréquentes que leurs symptômes sont hétérogènes. Cette variabilité symptomatique a permis de créer un outil, le NPSI, utilisé par le Pr BOUHASSIRA pour mettre en évidence 3 groupes cliniques particuliers, en 2014. Depuis 2020, la toxine est recommandée en France en 2nde ligne pour les douleurs neuropathiques périphériques localisées. L’objectif de cette étude est alors d’évaluer et comparer la satisfaction globale des patients quant à l’efficacité de la toxine botulique en injection sous-cutanée dans chacun des clusters.
Méthode : il s’agit d’une étude rétrospective monocentrique sur l’ICO site d’Angers portant sur tous les patients traités par toxine botulique de type A, pour des douleurs neuropathiques périphériques, jusqu’en décembre 2024. Tous les NPSI disponibles ont été étudiés puis séparés dans chaque cluster. Chaque patient a reçu au moins une injection de toxine botulique en sous-cutané et leurs impressions de changement, interprétées grâce au PGIC, ont été analysées environ 1 mois après les injections. Cette étude a reçu l’approbation du Comité d’Ethique du CHU d’Angers le 14 mai 2024, sous le numéro 2024-102.
Résultats : de juin 2021 à décembre 2024 a été récupéré les données de 385 injections chez 114 patients, tous diagnostiqués atteints de douleurs neuropathiques. 10 patients atteints de SDRC ont été séparés afin de ne pas biaiser l’analyse. Des PGIC > 33% ont été rapportés par 35,5% des patients après la première injection, 42,1% après la deuxième injection et 36,7% après la troisième injection (mais correspondant à 18/31 patients dont 13 rapportaient un PGIC >50%). Une persistance de diminution du nombre de crises et du temps de douleur spontanée à la troisième injection a été montré. En moyenne l’effet persistait 13 semaines. Aucuns clusters plus répondeurs n’a été mis en évidence dans l’étude devant une inégalité de taille d’échantillon (66% de cluster Deep Pain). L’analyse des modifications de symptômes du NPSI montrait un effet significatif sur les sensations d’étau, de compression, de brûlure mais aussi de picotement, ainsi qu’une tendance à la diminution pour les sensations de décharge électrique et allodynie à la pression, et une stabilisation des sensations de paresthésies dès la première injection. A la troisième, persistait un effet sur les sensations de coups de couteau, de brûlures et de picotement.
Conclusion : cette étude a confirmé l’efficacité et la sécurité d’emplois de la répétition d’injection cutanée de toxine botulique
dans le traitement des douleurs neuropathiques périphériques. Des effets sur les symptômes principaux des clusters Evoked
et Deep Pain ont été observés. Néanmoins, la persistance d’un effet sur les picotements, nous laisse penser que ce traitement ne doit pas être exclu des stratégies thérapeutiques chez les patients aux profils Pinpointed Pain.
Introduction: neuropathic pain is as common as its symptoms are heterogeneous. This symptom variability led to the development of a tool, the NPSI, used by Professor Bouhassira to identify three distinct clinical groups in 2014. Since 2020, botulinum toxin has been recommended in France as a second-line treatment for localized peripheral neuropathic pain. The aim of this study is therefore to evaluate and compare overall patient satisfaction regarding the effectiveness of subcutaneous botulinum toxin injections within each cluster.
Method : this is a retrospective, single-center study conducted at the ICO site in Angers, involving all patients treated with type A botulinum toxin for peripheral neuropathic pain, up to December 2024. All available NPSI questionnaires were analyzed and assigned to their respective clusters. Each patient received at least one subcutaneous botulinum toxin injection, and their impressions of change, interpreted using the PGIC scale, were assessed approximately one month after the injections. This study received approval from the Ethics Committee of Angers University Hospital on May 14, 2024, under reference number 2024-102.
Results : from June 2021 to December 2024, data from 385 injections in 114 patients, all diagnosed with neuropathic pain, were collected. Ten patients with CRPS were analyzed separately to avoid bias. PGIC scores >33% were reported by 35.5% of patients after the first injection, 42.1% after the second, and 36.7% after the third (corresponding to 18 out of 31 patients, 13 of whom reported PGIC >50%). A persistent reduction in the number of pain episodes and the duration of spontaneous pain was observed by the third injection. The effect lasted for about 13 weeks. No specific cluster showed a significantly better response, likely due to unequal sample sizes (66% in the Deep Pain cluster). Analysis of NPSI symptom changes showed a significant effect on sensations of squeezing, pressure, burning, but also tingling, as well as a trend toward reduction in electric shock and pressure-induced allodynia, and stabilization of paresthesia after the first injection. By the third injection, effects on stabbing pain, burning, and tingling sensations persisted.
Conclusion : this study confirmed the efficacy and safety of repeated subcutaneous botulinum toxin injections in the treatment of peripheral neuropathic pain. Effects on the main symptoms of the Evoked and Deep Pain clusters were observed. Nevertheless, the persistence of improvements in tingling sensations suggests that botulinum toxin should also be considered as a treatment option for patients with Pinpointed Pain profiles.