Préambule : un grand nombre d’intoxications accidentelles du jeune enfant sont recensées chaque année dans le monde. Cela représente plus de 9000 passages aux urgences en France chaque année, ce qui engendre un coût humain et financier important. Cette population est vulnérable à ces accidents du fait de son incapacité à percevoir les risques engendrés par certaines situations. Le caractère accidentel de ces expositions les rend partiellement évitables, notamment par de la prévention, d’après la méthode du Making Every Contact Count (MECC).
Introduction : notre revue de portée conclut que le rôle des professionnels de santé, dont le pharmacien, dans cette prévention est peu décrit dans ce domaine. Au Centre AntiPoison et ToxicoVigilance (CAPTV), le personnel de santé prend en charge par téléphone les cas d’exposition à des toxiques. Nos objectifs sont de décrire les expositions domestiques dues au défaut de perception du risque du jeune enfant puis d’évaluer l’implication des soignants dans la prévention de celle-ci au CAPTV.
Méthode : une étude épidémiologique descriptive rétrospective des cas d’expositions domestiques ayant lieux au domicile chez l’enfant de 6 mois à 6 ans, recensés de 2020 à 2024, inclus au CAPTV du Grand Ouest, a été menée. La population touchée et les caractéristiques des expositions ont été étudiées et la prévention effectuée estimée.
Résultats : plus de 56000 cas d’exposition ont été recensés, avec une répartition géographique homogène et une incidence stable. Ces expositions sont essentiellement de faible gravité et les cas les plus graves sont causés par les médicaments et les produits de nettoyages. La prévention de ces incidents est codée dans moins de 5 % des cas au CAPTV.
Conclusion : ces expositions touchent essentiellement l’enfant de 6 mois à 4 ans et sont majoritairement bénignes. Elles entrainent un grand nombre de consultations médicales parfois inutiles. Les professionnels de santé dont le pharmacien peuvent être acteurs de la prévention de ceux-ci aux différentes étapes du parcours de soin par des actions brèves. Une formalisation de celle-ci, aussi bien en milieux hospitaliers et ambulatoires permettrait de diminuer ces expositions.
Preamble : a large number of accidental poisonings in young children are reported each year worldwide. In France, this accounts for more than 9,000 emergency department visits annually, resulting in a significant human and financial burden. This population is particularly vulnerable to such accidents due to their inability to perceive the risks posed by certain situations. The accidental nature of these exposures makes them partially preventable, particularly through prevention strategies such as the Making Every Contact Count (MECC) approach.
Introduction : our scoping review concludes that the role of healthcare professionals, including pharmacists, in this area of prevention is poorly described. At the Poison Control and Toxicovigilance Centre (CAPTV), healthcare staff handle toxic exposure cases over the phone. Our objectives are to describe domestic exposures linked to young children’s lack of risk perception and to assess the involvement of CAPTV’ healthcare professionals in preventing further incidents.
Methods : a retrospective, descriptive epidemiological study was conducted on domestic exposure cases occurring at home among children aged 6 months to 6 years, recorded between 2020 and 2024 at the CAPTV of Western France. The affected population and exposure characteristics were analyzed, and the extent of prevention made was assessed.
Results : over 56,000 exposure cases were recorded, with a geographically consistent distribution and stable incidence. These exposures were mostly of low severity, with the most serious cases caused by medications and cleaning products. Prevention was documented in fewer than 5% of cases at the CAPTV.
Conclusion : these exposures primarily affect children aged 6 months to 4 years and are mostly benign. However, they lead to a large number of sometimes unnecessary medical consultations. Healthcare professionals, including pharmacists, can play a preventive role at various stages of the care pathway through brief interventions. Formalizing these interventions, both in hospital and outpatient settings, could help reduce the number of such exposures.