Introduction : le langage avec les tout petits peut varier selon les représentations et les pratiques des médecins généralistes, et ses implications sont multiples. L’objectif principal est de vérifier si ceux-ci ont conscience de l’importance de parler aux nourrissons en consultation, et s’ils ont remarqué des effets thérapeutiques à cela. L’objectif secondaire est d’explorer les pratiques de communication en médecine générale.
Méthodes : étude qualitative par un entretien de groupe ou focus group, réalisé en mai 2018, de 8 médecins généralistes angevins installés, sur leur vécu et leur expérience professionnelle avec les nourrissons de 0 à 9 mois. Analyse thématique des données recueillies.
Résultats : l’ensemble des médecins interrogés s’adresse aux nourrissons, avec facilité et évidence. Ils utilisent un langage verbal et non-verbal et des pratiques variées, adaptés à l’enfant et à son développement psychomoteur, selon une approche progressive et respectueuse, afin d’établir une relation de confiance et de réassurance pour un accompagnement et un suivi au long cours serein et de qualité. Ils ont également un rôle important dans le repérage des interactions intrafamiliales et dans le soutien à la parentalité.
Conclusion : le langage est utilisé par les médecins comme une pratique de soin, le plus tôt possible dans leur relation avec l’enfant, qui est ainsi considéré comme un sujet à part entière. Cette relation médecin-enfant s’inscrit dans une relation triangulaire avec les parents, qui est dynamique, et au sein de laquelle le médecin tient une place particulière de tiers, ayant plusieurs rôles à jouer et ce, dans l’intérêt de l’enfant. Le médecin généraliste est un des acteurs de premier recours pour la santé et le suivi de l’enfant. Devant une relation médecin-enfant-parent(s) riche mais aussi complexe, la formation médicale sur les aspects relationnels, et notamment sur l’apprentissage des différents types et modes d’attachement existants, est à encourager afin de mieux comprendre les dynamiques intrafamiliales et les interactions qui s’y jouent.
Introduction : language with the infants can vary according to the representations and practices of general practitioners, and has multiple implications. The main objective is to check whether the latter are aware of the importance of talking to toddlers in consultation, and whether they have noticed any therapeutic effects to this. The secondary objective is to explore communication practices in general medicine.
Methods : qualitative study by means of a focus group interview, conducted in May 2018, of 8 established general practitioners from Maine-et-Loire, on their personal and professional experience with infants from 0 to 9 months. Thematic analysis of the data collected.
Results : all the doctors interviewed addressed infants with ease and obviousness. They use verbal and non verbal language and various practices, adapted to the child and his or her psychomotor development, according to a progressive and respectful approach, in order to establish a relationship of trust and reinsurance for a serene and quality long-term support and follow-up. They also have an important role in identifying intra-family interactions and supporting parenting.
Conclusion : language is used by general practitioners as a practice of care, as early as possible in their relationship with the child, who is thus considered a subject in its own right. This doctor-child relationship is part of a triangular relationship with parents, which is dynamic, and in which the doctor holds a special place as a third party, having several roles to play in the child's interest. The general practitioner is one of the first-line actors for the health and follow-up of the child. Faced with a rich but also complex doctor-child-parent relationship, medical training on relational aspects, and in particular on the learning of the different types and modes of attachment that exist, should be encouraged in order to better understand intra-family dynamics and the interactions that take place within them.