Evaluation des anomalies endocriniennes au diagnostic des tumeurs cérébrales de l’enfant : étude rétrospective de 2005 à 2015

TitreEvaluation des anomalies endocriniennes au diagnostic des tumeurs cérébrales de l’enfant : étude rétrospective de 2005 à 2015
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursPéaud-Padinha Clémence
DirecteursCoutant Régis
Année2019
URLhttp://dune.univ-angers.fr/fichiers/20062101/2019MDEPE9947/fichier/9947F.pdf
Mots-clésanomalie endocrinienne, pédiatrie, tumeur cérébrale
Résumé

Introduction : les anomalies endocriniennes précoces et tardives sont connues comme facteur pronostique de morbi-mortalité après les traitements de tumeur cérébrale chez l’enfant. Mais leur présence dès le diagnostic n’est que peu traitée dans la littérature.

Patients et Méthodes : cette étude monocentrique rétrospective a recueilli des données médicales de 231 dossiers d’enfants pris en charge au centre hospitalier universitaire d’Angers, dont le diagnostic de tumeur cérébrale a été posé entre janvier 2005 et décembre 2014, âgés de moins de 18 ans au
diagnostic.

Résultats : l’âge médian au diagnostic était de 7,5 ans +/-4,73 (0,58 –16,57). Le sexe ratio était de 1,36, en faveur des garçons. Une HTIC était observée chez 42,9% des enfants. Le principal type tumoral observé était les tumeurs astrocytiques (34,2%, n=79). Les tumeurs étaient localisées pour 70,1% sur la ligne médiane, la principale localisation était en fosse postérieure 55% (n=127). Un bilan hormonal au diagnostic a été retrouvé dans 47,2% des dossiers (n=109). Au moins une anomalie endocrinienne a été retrouvée chez 88 enfants (80,7%). Les anomalies suggérant une activation gonadotrope précoce chez les garçons touchaient 14,2% des garçons de l’étude (19/133, p<0,05) (correspondant à des valeurs anormales élevées de LH, ou de FSH, ou d’Inhibine B, ou de Testostérone). Les anomalies suggérant une activation gonadotrope précoce chez les filles touchaient 17,3% des filles de l’étude (17/98, p<0,05) (correspondant à des valeurs anormales élevées de LH, ou de FSH, ou d’Inhibine B, ou d’AMH). Les anomalies suggérant une inhibition anormale de l’axe gonadotrope chez les garçons touchaient 15% des garçons de l’étude (20/133, p<0,05) (correspondant à des valeurs anormales basses de LH, ou de FSH,ou d’Inhibine B, ou d’AMH, ou de Testostérone). Dans les deux sexes était retrouvé : un déficit corticotrope chez 19,1% des enfants (17/89, p<0,05) (correspondant à des valeurs anormales basses de Cortisol, ou d’ACTH), un déficit thyréotrope chez 29,4% des enfants (28/95, p<0,05) (correspondant à des valeurs anormales basses de TSH, ou de T4L), un déficit somatotrope chez 20,2% des enfants (18/89, p<0,05) (correspondant à des valeurs anormales basses d’IGF-1, ou d’IGFBP3). Une hyperprolactinémie de déconnexion a été observée chez 40% des enfants (34/85, p<0,05). Les anomalies somatotrope et thyréotrope étaient associées à un état nutritionnel moins bon (IMC et poids). Les autres anomalies n’avaient pas de lien avec la localisation tumorale et la présence d’une HTIC. Ces anomalies étaient subtiles, pour la plupart sans traduction clinique rapportée dans les dossiers médicaux

.Conclusion : la fréquence de trouble endocrinien avant le traitement de tumeur cérébrale n’est pas négligeable. Cela renforce l’importance d’un dépistage précoce, fréquent et prolongé afin de limiter en termes de morbi-mortalité la survie de ces patients et d’améliorer leur qualité de vie post-traitement.

Résumé en anglais

Backgrounds : early and late endocrine disorders are known in the survival outcome after treatment of pediatric brain tumor. The goal of the study was to evaluate the frequency of endocrine disorders in childhood at diagnosis of brain tumor before any treatment.

Patients and Methods : this mononcentric retrospective study has included 231 patients who were diagnosed with primary brain tumor, aged less than 18, between January 2005 and December 2014 taken care in Angers.
Results of all endocrine investigations at diagnosis and during follow-up were collected from patient charts.

Results : the average age was 7.5 year old +/-4.73 (0.58 –16.57). There was 133 boys for 98 girls. (Sex ratio: 1.36). 42.9% of the children had a high intracranial pressure. The principle tumor was astrocytic tumors (34.2%, n=79) A median localization was observed in 70.1% kids, the main one were in the posterior fossa (55%, n=127). A hormonal check-up was found in 47.2% of the kids (n=109). 88 kids (80.7%) had a least one hormonal abnormality.The abnormalities suggestive of early gonadotropic activation in boys affected 14.2% of the boys in the study (19/133, p <0.05) (corresponding to abnormally high values of LH, or FSH, or Inhibin B, or Testosterone). The abnormalities suggestive of early gonadotropin activation in girls affected 17.3% ofthe girls in the study (17/98, p <0.05) (corresponding to abnormally high values of LH, or FSH, or Inhibin B, or AMH). Abnormalities suggestive of abnormal inhibition of the gonadotropic axis in boys affected 15% of the boys in the study (20/133, p <0.05) (corresponding to abnormally low values of LH, or FSH, or Inhibin B, or AMH, or Testosterone). In both sexes was found: a corticotropic deficit in 19.1% of children (17/89, p <0.05) (corresponding to abnormal low values of Cortisol, or ACTH), a thyrotropic deficit in 29, 4%of children (28/95, p <0.05) (corresponding to abnormal low values of TSH, or T4L), somatotropic deficit in 20.2% of children (18/89, p <0.05 ) (corresponding to abnormal low values of IGF-1, or IGFBP3). Disconnected hyperprolactinemia was observed in 40%of children (34/85, p <0.05). The somatotropic and thyrotropic abnormalities were associated with poorer nutritional status (BMI and weight). The other abnormalities were unrelated to tumor localization and the presence of HTIC.These abnormalities were subtle, mostly without clinical translation reported in medical records.

Conclusions : the prevalence of endocrine disorders before treatment of brain tumor is not negligible. It underlines the importance of early and regular assessment of endocrine function in children taken care for brain tumor who are at risk for endocrine damage.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages36
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2019-02-25
EditeurUniversité d'Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR médecine

Numéro national2019ANGE019M