Objectifs : l’objectif principal était de comparer les prévalences de séropositivités VIH, VHB et VHC des migrants consultant au CPVD à ceux consultant à la PASS d'un centre hospitalier.
Matériel et méthodes : étude rétrospective à partir de données recueillies entre le 1/01/2015 et le 31/12/2016 dans les deux structures. Les pathologies dépistées et les résultats sérologiques, les caractéristiques sociodémographiques et le niveau de couverture sociale ont été analysés.
Résultats : les 962 patients analysés étaient majoritairement des hommes originaires d’Afrique sub-saharienne (37%) ou d’Europe Centrale (16%). Ils étaient plus jeunes au CPVD qu’à la PASS (médiane à 18 ans vs 35 ans). Les consultants à la PASS étaient en France depuis moins longtemps, et étaient plus souvent hébergés par leur famille ou amis (44%) comparativement au CPVD où les patients étaient plus souvent pris en charge par des associations (71%). A la 1ère consultation, 49% n’avaient pas de couverture sociale à la PASS contre 22% au CPVD. Sur la trentaine de tests réalisés à la PASS, 21% étaient positifs pour le VIH contre 0,24% (n=422) au CPVD, 23% étaient positifs pour le VHC contre 0.98% (n=408) et 10% pour une infection active à VHB contre 4,2% (n=429) au CPVD.
Discussion : cette étude montre l’hétérogénéité des groupes de migrants selon la structure de soins fréquentée, ainsi que des propositions de dépistages moins nombreuses mais plus ciblées à la PASS qu’au CPVD avec un plus grand nombre de séropositivités pour les 3 infections. La prise en charge précoce par une structure associative, l’accès plus rapide à un hébergement ou à une couverture sociale réduisent les risques d’infections aux VIH, VHB et VHC.
Conclusion : malgré quelques biais, cette étude montre l’importance du lien à renforcer entre une structure d’urgence (PASS) et une structure de prévention (CPVD) pour la prise en charge des migrants.
Objectives : the main objective was to compare the HIV, HBV and HCV seropositivity prevalence of CPVD consulting migrants to those attending PASS of a hospital center.
Material and methods : retrospective study based on data collected between 1/01/2015 and 12/31/2016 in both structures. Pathologies detected and serological results, sociodemographic characteristics and level of social coverage were analyzed.
Results : the 962 analyzed patients were predominantly people from sub-Saharan Africa (37%) or Central Europe (16%). They were younger at CPVD than at PASS (median at age 18 vs. age 35). The PASS consultants had been in France for a shorter time, and were more oftenly hosted by family or friends (44%) compared to the CPVD where patients were more oftenly taken care of by associations (71%). At the 1st consultation, 49% had no social security coverage at the PASS against 22% at the CPVD. Of the 30 or so tests conducted at PASS, 21% were positive for HIV, compared with 0.24% (n = 422) in CPVD, 23% were positive for HCV compared to 0.98% (n = 408), and 10% were positive for HBV active infection versus 4.2% (n = 429) at the CPVD.
Discussion : this study shows the heterogeneity of migrant groups according to the structure of care attended, as well as proposals for fewer screenings but more targeted into the PASS than to the CPVD with a greater number of seropositivities for the 3 infections. Early management by an associative structure, faster access to housing or social coverage reduces the risk of HIV, HBV and HCV infections.
Conclusion : despite some biases, this study shows the importance of the link to be strengthened between an emergency structure (PASS) and a prevention structure (CPVD) for the care of migrants.