Introduction. La loi du 2 février 2016 a créé de nouveaux droits pour les patients en fin de vie, notamment celui d’une sédation profonde et continue maintenue jusqu’au décès (SPCJD) à la demande du patient, à domicile ou en institution. Ces changements législatifs sont à même de modifier les pratiques des médecins généralistes (MG).
Méthodes. L’objectif de cette étude était de déterminer la proportion des MG du Maine et Loire ayant déjà eu recours à la SPCJD à domicile et d’en décrire les pratiques. Il s’agissait d’une enquête par questionnaire en ligne anonyme, réalisée entre avril et mai 2018.
Résultats. 42% des MG répondeurs déclaraient avoir déjà mis en place une SPCJD à domicile ; le plus souvent après une décision collégiale dans le cadre de discussions informelles plus que de staffs organisés. L’indication la plus fréquente était la souffrance réfractaire : douleur, angoisse et dyspnée étaient les symptômes les plus souvent retrouvés. Ils respectaient majoritairement les recommandations de bonne pratique avec une instauration progressive de la sédation, le plus souvent avec du midazolam associé à un antalgique. Dans 27% des cas l’infirmier était seul au domicile lors de l’initiation de la SPCJD. 58% des médecins ayant instauré une SPCJD déclaraient ne pas avoir reçu de formation spécifique sur ce domaine.
Conclusion. Les MG sont prêts à accompagner leurs patients dans une démarche de fin de vie à domicile et connaissent globalement les recommandations concernant la SPCJD. Ils n’en restent pas moins demandeurs de formations sur ce sujet.
Introduction. The law of February 2, 2016 has created new rights for end-of-life patients, including deep and continuous sedation until death (DCSUD) at the patient's request, at home or in institutions. These legislative changes may modify the practices of general practitioners (GPs).
Methods. The aim of this study was to determine the proportion of GPs from Maine-Et-Loire who had already used DCSUD at home and to describe their practices. An online survey was conducted anonymously between April and May 2018.
Results. 42% of respondent GPs said that they had already implemented DCSUD at home; most often after a collegial decision in the context of informal discussions rather than organized meetings. The most common indication was refractory suffering: pain, anxiety, and dyspnea were the most common symptoms. Most of them respected the recommendations of good practice with a gradual introduction of sedation, usually with midazolam associated with an analgesic. In 27% of the cases, the nurse was alone at home during the initiation of the DCSUD. 58% of physicians who started DCSUD reported that they weren’t trained specifically in this area.
Conclusion. GPs are ready to go with their patients in an end-of-life approach at home and generally know the recommendations regarding DCSUD. They are nonetheless claimant for training on this subject.