Les conséquences osseuses des gammapathies monoclonales de signification indéterminée

TitreLes conséquences osseuses des gammapathies monoclonales de signification indéterminée
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursLeguillon Théo
DirecteursLegrand Erick
Année2018
URLhttp://dune.univ-angers.fr/fichiers/20081361/2018MCEM9078/fichier/9078F.pdf
Mots-clésChaîne légère, Fracture vertébrale, gammapathie monoclonale de signification indéterminée, Hémopathie maligne, Ostéoporose
Résumé

Introduction : la gammapathie monoclonale de signification indéterminée (GMSI) est souvent découverte fortuitement chez les sujets âgés après 50 ans et pourrait selon certaines études rétrospectives être associée à
une ostéoporose et à des fractures. L'objectif de cette étude prospective était d'évaluer l'état osseux et hématologique d’une large cohorte de patients présentant une GMSI.

Patients et méthodes : il s’agit d’une étude prospective et transversale, conduite par le service de Rhumatologie
du Centre Hospitalier Universitaire d'Angers, du 1er janvier 2008 au 31 décembre 2017. Les patients majeurs,
atteints d’une gammapathie monoclonale de découverte fortuite, étaient évalués en hospitalisation programmée
avec les examens suivants : un interrogatoire, des prélèvements biologiques, des radiographies du rachis thoraco-lombaire et du bassin, une densitométrie osseuse par absorptiométrie biphotonique à rayons X. Les
patients étaient exclus en cas d’ostéoporose connue, et de diagnostic final d’hémopathie maligne.

Résultats : 484 patients avaient une GMSI : 233 femmes (48.1%) et 251 hommes (51.9%), âge moyen de 67.5
ans, 252 (52.1%) IgG, 155 (32%) IgM, 45 (9.3%) IgA, 31 (6.4%) isotypes multiples et 1 (0.2%) à chaîne légère, 303 (62.6%) chaîne légère κ, 157 (32.4%) chaîne légère λ et 24 (5%) double contingent de chaîne légère. 132 patients (27.3%) avaient une ostéoporose densitométrique et/ou fracturaire, 68 (14%) avaient une ostéoporose densitométrique et 82 (16.9%) avaient au moins une fracture majeure ostéoporotique. 72 patients (14.9%) avaient au moins une fracture vertébrale, visible sur les clichés radiographiques (32 hommes et 40 femmes). La chaîne légère de type lambda était significativement associée à la présence d’une fracture vertébrale (p = 0.008). Après ajustement sur l’âge, l’IMC et la présence d’une ostéoporose densitométrique, le risque de fracture vertébrale reste significativement augmenté en présence d’une chaîne légère de type lambda (OR = 1.68 (IC 95 % = [1.10-2.56]).

Conclusion : les fractures vertébrales et non vertébrales sont fréquentes chez les patients porteurs d’une GMSI,
en l’absence de toute hémopathie maligne. Le risque de fracture vertébrale concerne autant les hommes que les
femmes, y compris avant 70 ans. Ce risque est de 68% plus important chez les patients porteurs d’une chaîne
légère de type lambda. Un dépistage de l’ostéoporose et de ses complications fracturaires est indispensable chez les patients chez qui une GMSI a été découverte de façon fortuite.

Résumé en anglais

Background : monoclonal gammopathy of undetermined significance (MGUS) is often incidentally discovered in
subjects over 50 years of age. According to retrospectives studies, MGUS might be associated with osteoporosis
and fractures. The aim of this prospective study was to evaluate bone and haematological status of a large
cohort of MGUS patients.

Methods : this is a prospective and transversal study, conduct by the Rheumatology's department of Angers University Hospital Center, between January 1st, 2008 and December 31st, 2017. Patients (age > 18 years old)
with incidentally discovered monoclonal gammopathy, were evaluated in scheduled hospitalization with these
following tests: interview, biological sample, thoracic and lumbar vertebral and pelvis X-ray, BMD measurement
with Dual X-ray Absorptiometry. Patients were excluded if they had known osteoporosis or, after biological
explorations, hematologic malignancies.

Results : 484 patients had MGUS: 233 women (48.1%) and 251 men (51.9%), mean age 67.5 years old, 252 (52.1%) IgG, 155 (32%) IgM, 45 (9.3%) IgA, 31 (6.4%) double or triple isotypes and 1 (0.2%) with only light chain, 303 (62.6%) κ light chain, 157 (32.4%) λ light chain and 24 (5%) κ + λ light chain. 132 patients (27.3%) had osteoporosis and/or non-traumatic fractures, 68 (14%) had only osteoporosis and 82 (16.9%) had one major osteoporotic fracture at least. Spinal radiograph revealed that 72 patients (14.9%) had one vertebral fracture at least (32 men and 40 women). Lambda light chain was significantly associated with the presence of vertebral fracture (p = 0.008). After adjustment with age, BMI and osteoporosis, the risk of vertebral fracture remained significantly increased in patients with lambda light chain (OR = 1.68 (95% IC = [1.10-2.56]).

Conclusion : vertebral and non-vertebral fractures are common in patients with MGUS, without hematologic malignancies. The risk of vertebral fracture was shared by men and women and was shared by young (<70 years) and older patients. The risk was 68% most important in patients with lambda light chain. Osteoporosis and fractures screening is useful in patients with incidentally discovered MGUS.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages53
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2018-06-29
EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR médecine

Numéro national2018ANGE064M