Point de vue des professionnels de santé posant des DIU/SIU en libéral sur les facteurs influençant l'adhésion des patientes à ce moyen contraceptif

INTRODUCTION : la contraception reste un enjeu de santé publique devant le « paradoxe contraceptif français ». Le stérilet méthode contraceptive efficace reste sous-utilisé en France. L’objectif principal de cette étude est de déterminer selon le point de vue des professionnels de santé, les facteurs influençant l’adhésion des patientes au stérilet.

METHODES : étude qualitative par entretiens semi –dirigés auprès de 7 médecins généralistes, de 2 gynécologues et de 2 sages femmes du Maine et Loire, poseurs de DIU/SIU en ambulatoire. Echantillonnage raisonné en variation maximale. Les données ont été enregistrées, retranscrites puis anonymisées. Analyse par thématiques après double codage.

RESULTATS : nous avons constaté une réelle augmentation des demandes de stérilets depuis la crise médiatique de la pilule de 3 ème génération en 2013 qui a généré auprès des utilisatrices ainsi que de certains prescripteurs, une crainte des hormones. Les praticiens interrogés semblaient avoir une bonne connaissance et une bonne expérience de la pose de stérilet. La relation de confiance est apparue comme étant primordiale.
Le médecin généraliste devrait être l’interlocuteur principal des femmes pour la contraception, puisque celle-ci s’inscrit dans un contexte de prise en charge globale. L’expérience des praticiens, la qualité de l’information délivrée aux patientes, l’approche comportementaliste, la prise en charge de la douleur, sont les principaux facteurs favorisant l’adhésion des patientes au stérilet. Les représentations et les fausses croyances sur le stérilet constituent les réticences principales des patientes. Il est donc important de les prendre en compte. Le stérilet ne devait pas devenir une méthode imposée. Le choix de cette contraception devait être le fruit d’une décision réfléchie pour obtenir l’implication et la satisfaction des patientes, et donc une meilleure utilisation.

CONCLUSION : il semble nécessaire :
- D’améliorer la formation des jeunes médecins en leurs permettant d’acquérir ce « savoir –être » indispensable et une bonne pratique (« savoir faire »),
- D’améliorer les connaissances des femmes sur le stérilet et sur les compétences de leurs médecins généralistes en gynécologie. Il s’agit de deux enjeux majeurs pour augmenter l’implication des médecins et la proposition à utiliser le stérilet comme moyen contraceptif faite à leurs patientes. La prescription de DIU comme contraception d’urgence est également à promouvoir. Doit-on se préparer à un nouveau bouleversement des pratiques contraceptives suite au récent débat sur le stérilet hormonal Mirena ®?

Diplôme d'État de docteur en médecine

UFR médecine

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