Le parcours de soins des femmes homosexuelles devenues mères par assistance médicale à la procréation

TitreLe parcours de soins des femmes homosexuelles devenues mères par assistance médicale à la procréation
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursVoinchet Mathilde
DirecteursBellanger William, Mouillié Jean-Marc
Année2017
URLhttp://dune.univ-angers.fr/fichiers/20060159/2017MCEM8435/fichier/8435F.pdf
Mots-clésAMP, couple de femmes, femmes homosexuelles, lesbiennes, médecin généraliste, Parcours de soins
Résumé

La législation française oblige les femmes homosexuelles qui souhaitent bénéficier d’une assistance médicale à la procréation (AMP) à immigrer. Dans quel parcours de soins s’inscrivent-elles alors ? Cette étude qualitative incluait des femmes âgées de plus 18 ans, se déclarant homosexuelle(s), ayant eu au moins un enfant par AMP, dont le projet avait été initié et accompli depuis la France, dans le cadre d’un projet homoparental. Seize femmes ont été interrogées entre octobre 2016 à avril 2017, recrutées via l’Association des parents gays et lesbiens (APGL). Les entretiens ont été retranscrits intégralement. L’analyse inductive et thématique des données a été réalisée par codage manuel. Le comité d’éthique du CHU d’Angers avait rendu un avis favorable le 6 juillet 2016. Ces femmes se sont fortement impliquées dans leur parcours de soins marqué par les choix de la méthode employée, du pays de destination, du médecin référent en France, de l’anonymisation ou non du donneur. Elles se sont heurtées à l’homophobie, à la nécessité de mentir pour accéder aux soins, aux difficultés de financement, à l’absentéisme professionnel, à la médicalisation inattendue et aux échecs. Le médecin généraliste n’intervenait qu’en cas d’urgence ou pour suivre l’enfant après la naissance. Des femmes refusaient les termes d’homosexuelle ou de lesbienne pour être désignées par les médecins, certaines étaient indifférentes, d’autres suggéraient l’expression « couple de femmes ». Leur parcours se singularisait dans l’expression d’un désir d’enfant sans désir de grossesse, la nécessité du s’interroger sur le don, la revendication d’une « hyper-fertilité » (présence de « deux ventres »), les enjeux d’accès à la filiation pour la coparente. Toutes reconnaissaient au donneur une place auprès de l’enfant et assuraient vouloir dire à ce dernier la vérité sur son engendrement.

Résumé en anglais

Under French legislation, homosexual women who want to benefit from Assisted Reproductive Technologies (ART) are forced to emigrate. Wherein do they fall in a coordinated healthcare circuit? This qualitative study included women over the age of eighteen, who declared themselves to be homosexual, having had at least one child through ART in a homoparental project initiated in France. Sixteen women, contacted via the Association des parents gays et lesbiens (APGL) (Gay and Lesbian Parent’s Association), were interviewed between October 2016 and April 2017. The interviews were fully transcribed. Inductive and thematic data analysis was hand coded. The University Hospital of Angers Ethic’s Committee issued a favorable opinion on July 6th, 2016.
These women were strongly engaged in their own course of healthcare: in the choice of the methods employed, of where to immigrate, of the consulting physician in France, of whether or not their donor should be anonymous. They faced homophobia, the need to lie in order to access treatment, financing difficulties, absenteeism from work, unexpected medicalization and failures. General practitioners were involved only in the case of an emergency or in medical followup for the child after birth. Certain women refused to be labelled by the doctors as homosexual or lesbian; others were indifferent to labelling or chose to describe themselves as « female partners ». Their journeys stood out in the expression of the desire to have a child without the desire for pregnancy, a need to question the act of donation, an assertion of « hyper-fertility » (having « two wombs »), and issues of parental rights for the non-birthing partner. All women recognized the donor’s right of access to the child and planned to tell their child the truth about his/her conception.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages101
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2017-12-07
EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR médecine

Numéro national2017ANGE354M