Comment les médecins généralistes abordent-ils la mort avec leurs patients?

TitreComment les médecins généralistes abordent-ils la mort avec leurs patients?
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursCorvaisier Pierre-François
DirecteursGarnier François, Guineberteau Clément
Année2017
URLhttp://dune.univ-angers.fr/fichiers/20117157/2017MCEM7980/fichier/7980F.pdf
Mots-clésangoisse de la séparation, attitude envers la mort, soins primaires
Résumé

La mort accompagnée par le guérisseur-chaman, puis par le prêtre, a progressivement intégré le champ médical. Par son lien privilégié avec le patient et en raison de sa dualité professionnel-individu, le médecin généraliste peut occuper un « rôle clé » entre la réalité mortelle humaine de la personne qu'il accompagne et la médecine. Notre travail cherchait à explorer la manière dont ces médecins parlent de la mort dans leur exercice avec leurs patients. Cette étude avait aussi pour objectif de préciser le rapport que les médecins généralistes entretenaient eux-mêmes avec la mort. Il s’agissait d’une étude qualitative par entretiens individuels semi-dirigés de médecins généralistes. Le recrutement a été réalisé d’abord de manière aléatoire puis complété par connaissance et boule de neige de façon à viser la variation maximale sur le sexe, le lieu d’exercice et l’âge. Le guide d’entretien explorait trois grands champs : les exemples marquants d’entretiens autour de la mort, le cheminement personnel et professionnel sur ce sujet et les difficultés rencontrées. Le codage a été réalisé en ouvert par deux chercheurs, dans une approche phénoméno-pragmatique. Huit médecins âgés de 33 à 65 ans ont été interviewés au cours d’entretiens d’une durée moyenne de 54 minutes. La fonction professionnelle semblait centrale dans le rapport à la mort mais souvent mise en balance avec l’histoire personnelle. Dans le regard qu’ils portaient sur leurs liens aux patients, les médecins soulevaient plusieurs questionnements autour de l’attachement et de manière indirecte autour des processus de séparation qui en résultaient. Ils décrivaient une rencontre singulière, inscrite dans un triple cadre socio-culturel, nécessitant la synchronisation de plusieurs temporalités. Parler de la mort comportait un risque pondéré par l’expérience. Cela visait à aider les patients à mieux la préparer. Les résultats laissaient à penser que le médecin, s’il sait faire preuve d’une écoute active et réactive, peut accompagner la préparation à la séparation en réintégrant la mort dans le champ du possible. Ils interrogeaient aussi le lien entre la volonté de devenir médecin et la volonté d’apprivoiser la mort.

Résumé en anglais

Death, accompanied by the shaman healer, then by the priest, has been progressively integrated into the medical world. By privileged links with the patient and because of the duality between the personal and the professional, the general practitioner occupies a key role between human reality and medical knowledge. Our work aimed to explore the manner in which general practitioners (GPs) talk about death with patients and to understand how to they deal with it personally. This was a qualitative study conducted by semi-structured individual interviews of GPs. First, the GPs were selected randomly. Some GPs were then recruited by snowball effect (in order to get a sample varied in terms of gender, place of practice and age). The interview process was framed and organised in three areas; the outstanding examples of discussion about death with patients, the personal and professional journey on this topic and the difficulties. Open-analysis was done by two researchers, in phenomeno-pragmatique approach. Eight GPs (between 33-65 years old) were interviewed. Interviews lasted 54 minutes in average. Their professional function appeared central to the rapport with the death, often balanced with their personal history. In the way they looked at their link with patients, GPs raised several reflection about attachment and also indirectly questionned the separation processes that resulted of it. They described a singular meeting, inscribed in a triple sociocultural frame which required the synchronisation of several temporalities. Talking about death carried a risk weighed by the experience of the practician. It aimed to help patients to best prepare it. The results lead to think that the GP, if he is able to both actively and reactively listen, can help the preparation of the separation in reinstating the death in the field of possible. They also questioned the link in the wish to become a doctor and the wish to tame death.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages38
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2017-08-31
EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR médecine

Numéro national2017ANGE259M