L’information du patient : la preuve de l’information et la réparation du défaut d’information
Titre | L’information du patient : la preuve de l’information et la réparation du défaut d’information |
Type | Thèse d'exercice : Médecine |
Auteurs | Rached Hadrien |
Directeurs | Rougé-Maillart Clotilde |
Année | 2017 |
URL | http://dune.univ-angers.fr/fichiers/14007306/2017MCEM7369/fichier/7369F.pdf |
Mots-clés | décisions de justice, Information, préjudice d’impréparation, preuve, responsabilité médicale |
Résumé | Introduction : l’arrêt du 25 février 1997 de la Cour de cassation a imposé au médecin de prouver la réalité de l’information délivrée à son patient, renversant ainsi plus d’un demi-siècle de jurisprudence. En octobre 1997, les juges ont précisé que la preuve pouvait être apportée par « tous moyens », y compris par des présomptions. Aucune hiérarchie dans les moyens de preuve n’a été définie par les jurisprudences et la loi. Matériel et Méthodes : nous avons mené une étude qualitative rétrospective s’étendant entre janvier 2010 et décembre 2015 sur le site LexisNexis®. 201 décisions de Justice relatives à un défaut d’information ont été retenues et analysées afin d’étudier les profils des praticiens impliqués et les moyens de preuve apportés. Résultats : 201 praticiens ont été mis en cause pour défaut d’information parmi lesquels 156 chirurgiens et 45 orthopédistes. 92 médecins basent leur défense sur un moyen de preuve unique ; 40 sur un faisceau d’arguments. 101 chirurgiens sont condamnés, contre 26 praticiens exerçant une spécialité médicale. Conclusion : les chirurgiens sont plus à risque d’être mis en cause pour défaut d’information et principalement les chirurgiens orthopédistes. Ils ne sont cependant pas plus condamnés (p = 0,48). L’exercice libéral apparait également comme un facteur de risque de condamnation pour défaut d’information. Aucun moyen de preuve unique n’a plus de force probante qu’un autre ; c’est la multiplicité des moyens de preuves qui permet de prouver la bonne exécution de la délivrance de l’information (p = 1,1 x 10-5). Le préjudice d’impréparation : la réparation du défaut d’information concernant un acte de soin a connu de nombreuses mutations depuis le XXe siècle. D’un principe de réparation intégrale du dommage jusqu’aux années 90, les juges sont passés à un principe de réparation incomplète, voire nulle dans certains cas, en se fondant sur le principe de la perte de chance. Cependant, la logique indemnitaire et la volonté d’expansion des droits individuels qui caractérisent le droit positif contemporain, ainsi que le desideratum de rendre effectif les lois promouvant le devoir d’information, ont poussé la jurisprudence à affirmer l’existence d’un nouveau préjudice dit « d’impréparation ». La nature de ce préjudice et ses modalités ont été le sujet de nombreuses controverses que la jurisprudence récente tente, avec une certaine précaution, de clarifier. |
Résumé en anglais | Introduction : the decision of February 25, 1997 adopted by the French Supreme Court obliged doctors to prove the reality of information given to patients, reversing more than half a century of case law. The decision of October 24, 1997 states that practitioners may show proof of the proper implementation of their duty of information by "all means" in their possession, including presumptions of fact. However, no hierarchy in respect of means of evidence has been clearly defined by case law or legislation relating to patient information. Material and methods : we conducted a retrospective qualitative study spanning a period from January 2010 to December 2015, studying 201 legal decisions obtained through a search on the LexisNexis® website. We attempted to define the best means of evidence that may be presented in a legal dispute as evidence of proper implementation of the duty of information. Results : since 2010, 201 practitioners have been subject to legal proceedings for lack of information, among them 156 surgeons. 45 orthopedists were subject to legal proceedings. 92 doctors base their defense on a single means of evidence; while 40 others opt for a body of clinical arguments. 101 (65 ± 3,8 %) surgeons were found guilty, compared to 26 (58 ± 7,4 %) practitioners practicing a medical specialty. 25 orthopedists were convicted, representing 25 ± 4,3 % of all convicted surgeons. Conclusion : this study shows that surgeons are, as a class, more at risk of being subject to legal proceedings. They are not condemned however more (p = 0,48). The fact of having a private practice also appears as a risk factor in convictions for lack of information. This study also shows that no single means of evidence has more probative value than another, rather it is the multiplicity and addition of further means of evidence provided that is able to prove proper implementation in the delivery of information (p = 1,1 x 10-5). The harm of unpreparedness : compensation for a failure to inform in respect of an act of care has undergone many changes since the 20th century. From a principle of full compensation of damage until the 1990s, judges moved to a principle of incomplete compensation, or in some cases zero compensation, based on the principle of loss of opportunity. However, the compensation logic and the desire to expand individual rights that characterize contemporary positive law, as well as the will to give full effect to laws promoting the duty of information, prompted jurisprudence to confirm the existence of a new prejudice known as “unpreparedness". The nature of this prejudice and its formalities were the subject of much controversy, which jurisprudence recently attempted, with a degree of precaution, to clarify. |
Langue de rédaction | Français |
Nb pages | 63 |
Diplôme | Diplôme d'État de docteur en médecine |
Date de soutenance | 2017-06-13 |
Editeur | Université Angers |
Place Published | Angers |
Libellé UFR | UFR Médecine |
Numéro national | 2017ANGE240M |