Evaluation du risque suicidaire chez les adolescents en médecine générale. Etude quantitative descriptive auprès de médecins spécialisés en médecine générale en Pays de la Loire entre mai et novembre 2016

TitreEvaluation du risque suicidaire chez les adolescents en médecine générale. Etude quantitative descriptive auprès de médecins spécialisés en médecine générale en Pays de la Loire entre mai et novembre 2016
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursAufrand Guérin Manon
DirecteursTessier-Cazeneuve Christine
Année2017
URLhttp://dune.univ-angers.fr/fichiers/20137299/2017MCEM7330/fichier/7330F.pdf
Mots-clésadolescent, Évaluation des risques, médecine générale, médecine préventive, suicide
Résumé

Introduction. Le suicide est la deuxième cause de mortalité chez les jeunes de 15 à 24 ans. La prévention du suicide chez l’adolescent est donc un enjeu majeur de santé publique. Or, il semble que le médecin généraliste ne dépiste pas ce risque systématiquement. L’objectif principal de cette étude était d’observer comment les médecins généralistes évaluent ce risque suicidaire en consultation. Les objectifs secondaires étaient de cerner l’organisation du suivi et de repérer un profil de praticiens moins enclins au dépistage.

Matériel et méthode. Il s’agit d’une étude quantitative de cohorte, observationnelle et descriptive. Les critères d’inclusion sont les médecins Maîtres de stage Universitaires en stage ambulatoire de niveau 1 exerçant dans la circonscription de la faculté d’Angers. Ils étaient observés par leurs internes à l’aide d’une grille anonyme lors de chaque consultation avec un adolescent âgé de 10 à 19 ans entre mai et novembre 2016.L’analyse statistique a été descriptive et comparative, avec pour celle-ci utilisation du test d’indépendance du Chi2 ou le test de Fischer pour les faibles effectifs, avec un degré de significativité retenu de 5%.

Résultats. 57 médecins sur 186 contactés ont accepté de participer et 166 grilles ont été exploitées. Globalement, les médecins généralistes ont peu évalué le risque suicidaire lors de ces consultations. Dans 127 consultations le médecin a abordé au moins un item en rapport avec l’évaluation du risque suicidaire de l’adolescent. Les médecins ont dépisté davantage ce risque lorsque le motif de consultation était psychologique (18/19 versus 109/147, p<0,05) ou de prévention (54/64 versus 55/83, p<0,05). Il n’y avait pas de différence significative en ce qui concernait le profil des médecins et des adolescents et l’ancienneté et la répétition des consultations. Dans 43 consultations il a donné au moins un conseil de prévention. Les médecins ont délivré plus de conseils de prévention aux adolescents qu’ils connaissaient (43/153 versus 0/12, p<0,05) et lors d’un motif psychologique (9/19 versus 34/147, p<0,05). 18 adolescents ont été repérés à risque suicidaire. 5 se sont vus prescrire un traitement, 5 ont eu un suivi programmé et 11 ont été orientés vers un spécialiste ou une structure.

Conclusion. Les médecins prenaient donc peu en compte les spécificités du risque suicidaire chez les adolescents, calquant leur prise en charge sur celle des adultes. Afin d’améliorer la prise en charge, il pourrait être envisagé de renforcer la formation des Maîtres de stage Universitaires au sein de la faculté et au sein des FMC. Un nouvel examen de santé obligatoire pourrait être crée à l’âge de 15 ans et intégré au carnet de santé.

Résumé en anglais

Introduction. Suicide is the second cause of death among young people aged from 15 to 24 years. The prevention of the suicide risk inside the adolescent population is a major public health issue. However the general practitioner does not seem to systematically detect this risk. The main objective of this study was to observe how general practitioners estimate the risk of suicide in consultation. The secondary objectives were to determine the organization of the follow-up and to identify a profile of practitioners who are less prone to screening.

Material and method. This is a quantitative study of cohort, observational and descriptive. The inclusion criteria are doctors practising in the riding of Angers University and supervising the ambulatory internship of level one. They were observed by their residents with an anonymous grid during every consultation with a teenager aged from 10 to 19 years between May and November 2016. The statistical analysis was descriptive and comparative with use of the Chi2 test of independence or the Fisher’s exact test for the small numbers, with a significance level of 0,05.

Results. 57 doctors out of 186 contacted agreed to participate and 166 grids were exploited. Globally, the general practitioners seldom estimated the risk of suicide during these consultations. In 127 consultations the doctor approached at least one item in relation to the evaluation of the risk of suicide. The detection of this risk was more important when the chief complaint was psychological (18/19 vs 109/147, p<0,05) or preventive (54/64 vs 55/83, p<0,05). There was no significant result about the profile of the doctors and the teenagers or about the age and the repetition of the consultations. In 43 consultations they gave at least one advice of prevention. The doctors delivered more advices of prevention to the teenagers they knew (43/153 vs 0/12, p<0,05) and when the chief complaint was psychological (9/19 vs 34/147, p<0,05). 18 teenagers were identified with a suicidal risk. 5 had a prescription of traitement, 5 had a programing for a medical monitoring and 11 were directed to a specialist or a structure.

Conclusion. The doctors rarely considered the specificities of the teeagers suicidal risk. They acted as with adults. To improve the coverage, education of doctors supervising the ambulatory internship should be reinforced in the University of Angers and during the continuing medical education. A new binding medical examination could be created at the age of 15 years and integrated into the health book.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages67
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2017-06-22
EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR Médecine

Numéro national2017ANGE239M