Ce mémoire de recherche relate ma rencontre avec Noé, un enfant de neuf ans que j'ai suivi toute l'année lors de mon stage en psychiatrie infanto-juvénile. Nos rencontres se sont effectuées à raison de deux fois par semaine, dans le cadre d'un atelier repas thérapeutique, mais aussi lors de séances de packing. Noé a eu une histoire de vie carencée, et il fait de nombreux allers-retours entre une exploration sensorielle du monde, et de la confusion dans la relation à l'autre. Cela a provoqué chez moi un contre-transfert aux antipodes selon le cadre dans lequel je le rencontrais. Les éléments cliniques recueillis mettent en avant que Noé a recours à des défenses autant autistiques que psychotiques, et qu'il semble aux prises d'angoisses archaïques. En croisant ces éléments cliniques avec l'anamnèse de Noé et mon vécu contre-transférientiel, j'en suis arrivé à la problématique suivante : comment le recours de Noé à la sensorialité et à la confusion viennent témoigner d'une lutte contre l'angoisse d'effondrement ?
This master's essay relates my encounter with Noé, a nine-year old child, who I have been following for an entire year during my placement in a unit of child and youth psychiatry. I mainly met him twice a week, in two differents therapy settings : with a « therapeutic meal » workgroup, and also during packing sessions. Noé's life is featured with deficiency and he very often travels there and back between a sensory exploration of the world and a confused relationship to the others. This produced in me a « counter-transference » in the opposite extreme, depending on the framework of our meetings. The clinical facts I could gather show that Noé uses autistic and psychotic means of defence and that he seems to fight against archaic anguish. I crossed these clinical facts with Noé's life story and my own experience of counter-transference. I came to the following issue : how Noé use of sensory and confusion shows a fight against the fear of breakdown ?