Epreuve migratoire : impact sur l’identité et risque de décompensation psychotique au sein de l’aménagement limite et en lien aux actes de maltraitance précoces

TitreEpreuve migratoire : impact sur l’identité et risque de décompensation psychotique au sein de l’aménagement limite et en lien aux actes de maltraitance précoces
TypeMémoire de Master
AuteursTsegaye Yves-antoine
DirecteursRexand-Galais Franck
Année2017
URLhttp://dune.univ-angers.fr/fichiers/20135528/20172MPSY7026/fichier/7026F.pdf
Mots-clésacte de maltraitance, culture, état-limite, honte, identité, migration, Traumatisme
Date de soutenance2017-06-09
Résumé

J’ai effectué mon stage de Master 1 au sein d’un hôpital psychiatrique en Ethiopie. J’y ai rencontré Trillion déclaré « schizophrène ». Or, aucun patient n’est diagnostiqué « borderline » dans cet hôpital. La catégorie de patients « borderline » n’existe pas dans cet hôpital. Les malades sont systématiquement rangés dans les trois grandes catégories classiques (schizophrénie, bipolarité ou dépression morbide). Ainsi, ce qu’on pourrait considérer, en France, comme des patients limites seront déclarés « schizophrènes » en partant de leurs bouffées délirantes, « dépressifs » parce qu’ils ont des idées suicidaires ou « bipolaires » à cause de leur instabilité. L’anamnèse de ce patient fait état de blessures narcissiques et des traumatismes profonds à cause des actes de maltraitance, des carences affectives, des humiliations réelles ou fantasmées. Vu que sa décompensation s’est produite pendant ses années d’études en Allemagne de l’Est, il a été tenté d’étudier plusieurs facteurs qui peuvent l’expliquer : la culture, la solitude, la fragilité de l’identité, l’immigration, les mécanismes de défense, l’état-limite, la confusion psychique de générations, la toxicomanie, etc. Son père, l’Allemagne, l’Ethiopie, les universités, les études, la propriété, le pouvoir politique, les femmes, les enfants, son passé, son ethnie, l’argent, le monde de travail, etc. font l’objet d’idéalisation ou de dévalorisation dans ses discours. Nous formons l’hypothèse que l’épreuve de l’immigration peut aggraver une « fêlure » narcissique existante. Elle peut aussi déboucher sur une décompensation psychotique chez certains migrants relevant d’aménagement limite.

Résumé en anglais

I did my Master 1 internship in a psychiatric hospital in Ethiopia. I met Trillion, labelled “schizophrenic”. However, no patient is diagnosed as borderline in this hospital. The category of borderline patients does not exist in this hospital. Patients are systematically classified into the three main traditional categories (schizophrenia, bipolarity, or morbid depression). Thus, those who could be considered in France borderline patients, they will be regarded there as "schizophrenic" due to their delusions or as "depressive" because they appear suicidal or as "bipolar" because of their emotional instability. The patient's history includes narcissistic injuries and deep trauma due to acts of abuse, emotional deficiencies, real or fantasized humiliation. Since his mental illness occurred for the first time during his university years in East Germany, we tried to investigate several factors that may explain it: culture, loneliness, fragility of identity, immigration, defence mechanisms, borderline symptoms, generational psychic confusion, drug addiction, etc. His father, Germany, Ethiopia, universities, studies, property, political power, women, children, his past, his ethnicity, money, work, and so on are subjects of idealization or devaluation in his speech. We hypothesize that the immigration can exacerbate an existing narcissistic "crack". It may also lead to psychotic decompensation in case of migrants with already borderline tendencies.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages34
Diplôme

Master Psychologie

EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR de Lettres, Langues et Sciences Humaines