Les troubles mnésiques constituent le trouble cognitif majeur chez les patients atteints de la maladie d’Alzheimer (MA). Cependant, aucun traitement pharmacologique n’est en mesure d’améliorer ces troubles. Ces patients présentent fréquemment un manque du mot dû à une détérioration lexico-sémantique et mettent en place des stratégies pour pallier à cette anomie. De nombreux auteurs affirment que certaines techniques de revalidation cognitive, comme la technique de récupération espacée (RE), permettent l’apprentissage et la mémorisation d’informations chez les patients MA même à un stade sévère. La technique de la RE a été développée dans le but de faire mémoriser une information dans des délais de plus en plus longs. Tout d’abord, nous apportons dans ce mémoire, de nouvelles données confirmant l’efficacité de la technique de la RE. Nous avons proposé une prise en charge en utilisant la RE chez 8 patientes atteintes de MA afin de revalider le manque du mot. Les participantes ont bénéficié de quatre séances de revalidation cognitive et de quatre séances de résolution de tâches visuo-spatiales durant huit semaines. Les résultats de cette recherche permettent d’observer l’efficacité de la RE. Toutefois, il serait intéressant d’élargir l’échantillon des participants afin de valider de façon plus significative notre hypothèse. Nous évoquons les perspectives notamment l’étude des mécanismes cognitifs qui sous-tendent l’efficacité de la RE et le transfert des apprentissages dans la vie quotidienne. Enfin, nous terminons par la description des limites et les critiques méthodologiques.
Memory deficit is the most common cognitive disorder in subjects with Alzheimer’s disease (AD). However, pharmacological treatment cannot improve this disorder. These patients frequently show anomia because of lexical semantic deterioration and they implement strategies to address this anomia. Many authors discuss several cognitive rehabilitation techniques, such as spaced retrieval (SRT), which permit the training and the storing of information in subjects with AD, even those in the advanced stages. SRT has been developed to memorize information over progressively longer delay. First, this article highlights new information which confirms the effectiveness of SRT. We propose therapy using SRT with 8 subjects diagnosed with AD in order to rehabilitate anomia. Participants received four SRT sessions and four visual-spatial tasks over eight weeks. The results of this research are a means of observing the effectiveness of SRT. Nevertheless, it could be interesting to expand the sample group to validate our hypothesis more significantly. In this article, we refer to future perspectives, including a cognitive mechanisms study underlying SRT efficiency and learning transfer in daily life. Finally, we conclude with a description of methodological limits and criticisms.