Des héros de taille : enjeux environnementaux et politiques des fictions de peuples miniatures chez Timothée de Fombelle (Tobie Lolness) et Terry Pratchett (Les Ch'tits hommes libres)
Titre | Des héros de taille : enjeux environnementaux et politiques des fictions de peuples miniatures chez Timothée de Fombelle (Tobie Lolness) et Terry Pratchett (Les Ch'tits hommes libres) |
Type | Mémoire de Master |
Auteurs | Grand Manon |
Directeurs | Trivisani-Moreau Isabelle |
Année | 2017 |
URL | http://dune.univ-angers.fr/fichiers/20083613/20172MALLC6910/fichier/6910F.pdf |
Mots-clés | écocritique, Littérature de jeunesse, peuples miniatures, politique, Terry Pratchett, Timothée de Fombelle |
Date de soutenance | 2017-05-24 |
Résumé | Tobie Lolness, du romancier français Timothée de Fombelle, et Les Ch’tits hommes libres, écrit par Terry Pratchett, auteur britannique, sont deux récits destinés à la jeunesse qui mettent en scène des personnages miniatures. Tobie Lolness, qui ne mesure qu’un millimètre et demi, est en effet membre d’un peuple minuscule, vivant dans un arbre-monde. Les Ch’tits hommes libres, hauts de quinze centimètres, constituent quant à eux une peuplade joyeuse et bigarrée et forment une micro-société qui s’est affranchie du Petit Peuple féerique. L’utilisation de peuples miniatures permet aux romanciers d’élaborer des laboratoires fictionnels, dans lesquels s’étudie notamment le rapport que les petits êtres entretiennent à leur environnement, à l’action, ainsi qu’aux ressorts politiques de leurs sociétés miniatures. Dans ces deux romans, les milieux naturels apparaissent en effet comme des zones à arpenter et à préserver ; une tension s’établit alors entre le repli protectionniste et le désir d’ouverture à l’altérité. Les Ch’tits hommes libres pose ici la question du régionalisme, quand Tobie Lolness professe un message écologiste. Les héros miniatures auront de plus à s’incarner dans des récits initiatiques, à même de révéler la nature profonde des personnages. Tobie est le protagoniste subissant l’initiation dans Tobie Lolness. Chez Pratchett au contraire, les Ch’tits hommes libres participent à l’initiation de la fillette humaine, Tiphaine, qui est le personnage principal du récit, mais ne sont pas eux-mêmes initiés. Ils se constituent cependant en héros collectif qui concurrence l’entité individuelle, et qui joue un rôle décisif dans la conduite de l’initiation. Ces itinéraires formateurs seront à même de véhiculer certaines idéologies : apologie de la résistance, et réflexion axiologique, notamment. Ces romans mettent enfin en scène des micro-sociétés disposant d’organisations sociétales et politiques complexes. Les romanciers expérimentent, au sein de leurs fictions de peuples minuscules, différents modèles étatiques, plus ou moins efficaces. Les univers de castes et les systèmes dystopiques sont inopérants ; seule l’ouverture à l’altérité, et particulièrement la mixité ethnique et sociale entre les populations, est viable pour assurer le bonheur. Le recours au motif des peuplades minuscules permet ainsi de dessiner des paraboles mettant en cause notre monde. Les héros minuscules semblent en effet de taille à relever les défis environnementaux et politiques qui s’offrent à eux, et de montrer ainsi la voie à leurs grands (mais jeunes) lecteurs. |
Résumé en anglais | Toby Alone, from the French author Timothée de Fombelle, and The Wee free men, written by Terry Pratchett, an English author, are both children’s books that present miniature people. Indeed, Toby Alone, who is less than one feet tall, live in a tree with other miniature characters. The Wee free men are also very little, and they are a small society that was once linked to the Fairy People. With their miniature societies, the writers build narrative laboratories, where they can study the relationship between the small characters and their environment, the action, and also the social and politic organizations presented in the novels. In both books, small people want to cross or protect their environment. We can therefore see a tension between a protectionist attitude and a will to discover otherness. The Wee free men represents and questions regionalism, and Toby Alone is an ecologist novel. The little characters will have to go through initiatory journeys. Toby Alone is the one who lives this initiation, whereas in Pratchett’s novel, the Wee free men appears like a collective hero that helps Tiffany Aching, the human protagonist, passing through her trials. They also play an important part in Tiffany’s initiation, as they themselves put the young girl to the test. Those initiatory travels are meant to convey ideologies. Indeed, they seem to praise resistance, and invite the reader to think about what’s good, and bad, and beyond. Finally, those novels present different types of social and politic organizations. Some of those seems to be ineffective, for example dystopic or unequal systems. Only a world promoting otherness can assure happiness to his little inhabitants. Miniature people in children’s literature seem to offer parables implicating our real world. Indeed, the little heroes seem able to take up environmental and politic challenges. They are therefore an example for their tall (but young) readers. |
Langue de rédaction | Français |
Nb pages | 149 |
Diplôme | Master Arts, Lettres et Civilisations |
Editeur | Université Angers |
Place Published | Angers |
Libellé UFR | UFR de Lettres, Langues et Sciences Humaines |