Le tutorat partagé, une institution de résilience des jeunes peu qualifiés : l'exemple des Emplois d'Avenir

Dernière née des contrats aidés de lutte contre le chômage des jeunes peu ou pas qualifiés, la mesure Emploi d’Avenir est présentée comme novatrice. Elle est innovante dans sa conception même, mixant les situations de mise à l’emploi, la construction du projet professionnel et le parcours de formation. La mobilisation des acteurs associant leurs logiques et façons de faire dans un « Tutorat partagé » est aussi une des clés de voûte de ce dispositif au service de l’insertion des jeunes. Ces jeunes exclus du marché de l’emploi parce que peu diplômés, en manque de repères parce que depuis longtemps peu soutenus et encouragés par la famille, perdus dans leur orientation parce que décrocheurs du système scolaire, ont aussi des attentes et des besoins. Ils veulent être entendus, guidés, soutenus et reconnus. Ils ont soif d’équité et veulent une place dans le monde professionnel. Alors, comment concilier leurs attentes et celles des entreprises, demandeuses de personnels motivés et prêts à s’engager ? Comment les aider à cheminer et à construire leur identité professionnelle ? Comment favoriser la reconnaissance ? Ce sont les questions auxquelles nous allons tenter de répondre en analysant le processus de socialisation professionnelle et en regardant comment les tuteurs et les conseillers mission locale s’y prennent dans le cadre de ce « tutorat partagé » pour atteindre les objectifs promis par la mesure, à savoir : « faciliter l’insertion des jeunes dans l’emploi et ouvrir l’accès à une qualification aux jeunes peu ou pas qualifiés qui ne parviennent pas à trouver le chemin de l’insertion professionnelle ».

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