Implication de l'évitement expérientiel chez les suicidants

En France et dans le monde, le suicide est un problème de santé publique majeur. En utilisant certains concepts de la thérapie d’acceptation et d’engagement, notamment la notion d’évitement expérientiel, nous nous intéresserons au phénomène suicidaire. Ainsi le suicide pourrait être entrevu comme un mécanisme d’échappement à la souffrance. La tentative de suicide correspondrait à un comportement ayant pour objectif l’évitement expérientiel. Une étude interventionnelle, prospective, comparative, bicentrique, a été menée auprès de 102 suicidants. Plusieurs questionnaires leur ont été administrés pour évaluer l’intentionnalité suicidaire (SIS), l’évitement expérientiel (AAQ-II, MEAQ), la fusion cognitive (CFQ) et la pleine conscience (PHLMS). Les résultats des études de corrélation indiquent une corrélation forte et significative entre l’intentionnalité suicidaire et l’évitement expérientiel. La tentative de suicide serait donc bien une tentative d’évitement, de fuite, de lutte contre la souffrance. Les résultats des études de comparaison montrent une perte de flexibilité psychologique et un évitement expérientiel important chez les suicidants, et significativement plus élevé que dans les populations non clinique et psychiatrique. Les analyses en sous-groupes retrouvent des scores d’évitement expérientiel significativement plus importants chez ceux ayant déjà au moins un antécédent de tentative de suicide. Certains processus de la thérapie d’acceptation et d’engagement éclairent le phénomène suicidaire et renforcent l’idée que cette thérapie à un rôle à investir dans la prise en charge psychothérapeutique des suicidants.

Diplôme d'État de docteur en médecine

UFR Médecine

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