De la naissance à la mort, l’existence était banalisée par des rites, plus ou moins assumés. L’homme moderne ne veut plus qu’on lui impose quoi que ce soit. Libre de ses choix durant sa vie, il entend quitter celle-ci en toute liberté, décider lui même du cours des choses, même à un âge avancé. Les progrès de la médecine conforte d’autant plus l’homme moderne dans le contrôle sur la vie allant jusqu’à même croire qu’il peut repousser la mort. La mort est aujourd’hui taboue, niée car elle vient bouleverser un parcours de vie, un système familial, une société et c’est pourquoi elle est mise de côté, comme le mourant. C’est ce choix d’écarter la mort qui caractérise aujourd’hui nos attitudes face à celle-ci, notamment en institution où la personne âgée meurt seule. Mais mourir en sujet ne signifie pas s’enfermer dans la solitude. Au contraire, les moments ultimes appellent au partage, à l’échange de paroles, de regards et de gestes. Ils nécessitent un accompagnement, ont besoin de se dire dans des rituels parlants. Le rite, c’est ce qui inscrit un destin singulier dans la lignée humaine. C’est aussi ce qui permet à la personne de se projeter dans le souvenir de ses proches ou dans l’au-delà. Quand il s’agit de donner sens à la mort, les familles sont dans le désarroi. Les soignants sont démunis pour effectuer les derniers gestes, conformes aux convictions de leur patient décédé et ils souhaiteraient pouvoir mieux accompagner spirituellement des personnes âgées en fin de vie. Comment redonner du sens à la mort ? Comment l’accepter et l’accompagner lorsqu’on y est confronté régulièrement en tant que soignant et en tant que résident âgé ? Ces questionnements nous ont amenés à nous intéresser aux décès et aux rituels funéraires en institution pour personnes âgées afin d’en comprendre les difficultés actuelles rencontrées par les soignants mais également par les principaux concernés, c’est à dire les résidents. Qu’attendent-ils de la mort des autres âgés ? Qu’attendent-ils de leur propre mort ? Cette étude auprès de personnes âgées vivant en institution démontre le décalage existant entre les souhaits de l’institution et ceux des résidents. D’un côté la mort est niée, évitée et de l’autre elle a besoin de se dire, de se raconter, de se voir. La proximité de la mort, la présence du corps mort, même à un âge avancé, aident à prendre conscience de celle-ci d’où l’importance de la regarder, de se recueillir auprès du défunt, de lui parler. C’est entre le moment de la mort et le rite funéraire qu’a lieu la transition, la prise de conscience et la véritable séparation se fait au moment des funérailles. Mais aujourd’hui, la vie moderne fait que l’on y prête moins attention, surtout si le défunt n’est pas un intime. De ce fait, les funérailles sont devenues une affaire familiale et cela est dommageable car en constatant la mort de l’autre, la personne âgée pense à la sienne et apprend à l’accepter.
Décès et rituels funéraires en institution pour personnes âgées, du côté des résidents
Année
2016
Mots clés
Résumé en français
Nombre de pages
57
Type de dépôt
Mémoire de Master
Langue de publication
Français
Éditeur
Université Angers
Lieu d'édition
Angers
Citation Key
dune6154
URL
http://dune.univ-angers.fr/fichiers/15005224/20162MPSY6154/fichier/6154F.pdf
Mémoire
Libellé de l'UFR
UFR de Lettres, Langues et Sciences Humaines
Libellé du diplôme
Master Psychologie
Libellé de l'étape
M2 Psychologie Gérontologique
Bac+
5
Publication du contenu
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