Le développement culturel en milieu pénitentiaire : les bibliothèques de prison

Dans les années 1970, les personnes incarcérées pouvaient voir circuler dans les couloirs de leur établissement, un chariot transportant des livres, certains étaient en piteux état, d’autres étaient recouverts d’un papier marron empêchant d’apprécier ces petites singularités qui nous aident à choisir, c’était la bibliothèque. Dans ses conditions, on ne pouvait pas prétendre donner à la lecture un quelconque potentiel d’évasion, d’introspection, d’acculturation et encore moins de réinsertion. Après les élections présidentielles de 1981, les prisons vont profiter de la nouvelle politique culturelle consistant à étendre le service de lecture publique sur l’ensemble du territoire et à aller au devant des publics exclus de la culture. Une politique commune est alors très vite mise en place entre le ministère de la Culture et le ministère de la Justice pour développer le service de lecture en prison. Celle-ci ayant pour finalité d’intégrer pleinement les prisons dans la cité en invitant les bibliothèques publiques à desservir les personnes incarcérées comme n’importe quel citoyen. Plus de 30 ans après son lancement, cette politique culturelle lie encore les deux ministères et les bibliothèques de prison ont bien changé. Inscrites dans un dispositif de réinsertion sociale, elles ont été rénovées pour accueillir les détenus, leur proposer un vrai service de lecture et participer à la lutte contre l’illettrisme. Comment sommes-nous parvenus à mettre en place des bibliothèques qui ressemblent toujours plus aux établissements publics ? Comment fonctionnent-t-elles actuellement ? Est-ce que le dispositif actuel est efficace ? Telles sont les questions que pose ce travail de recherche.

UFR de Lettres, Langues et Sciences Humaines