Colonisation digestive et risque d’infection à Acinetobacter baumannii: Mise en place d’un modèle murin expérimental et comparaison de deux souches cliniques multi-résistantes.
Titre | Colonisation digestive et risque d’infection à Acinetobacter baumannii: Mise en place d’un modèle murin expérimental et comparaison de deux souches cliniques multi-résistantes. |
Type | Thèse d'exercice : Médecine |
Auteurs | Coron Noémie |
Directeurs | Eveillard Matthieu |
Année | 2016 |
URL | http://dune.univ-angers.fr/fichiers/20106591/2016MCEM5807/fichier/5807F.pdf |
Mots-clés | Acinetobacter baumannii, Digestive tract colonization, Experimental model, Multidrug-resistant, Systemic infection |
Résumé | Introduction: Acinetobacter baumannii (AB) est un pathogène émergent responsable de pneumopathies nosocomiales. Notre objectif principal était de développer un modèle murin de colonisation digestive afin d’explorer les caractéristiques d’un tel réservoir ainsi que son implication dans le développement d’infections et de comparer deux souches cliniques multi-résistantes. Méthodes : Trente souris femelles C3H/HeN âgées de 8 semaines ont quotidiennement reçu des injections sous-cutanées de pipéracilline-tazobactam et de l’amphotéricine B par voie orale pendant 5 semaines afin de perturber leur flore digestive. Après 7 jours de traitement, 5 log10 UFC de deux souches multi-résistantes, la RCH-69 et la REA-11, ont été quotidiennement inoculées par voie intra-nasale de J0 à J19 à deux groupes de vingt et dix souris. La colonisation digestive a été évaluée par le biais de cultures fécales et intestinales. Une surveillance clinique quotidienne, des hémocultures hebdomadaires ainsi que la mise en culture des organes ont été effectuées. Une immunosuppression a été induite parmi cinq souris de chaque groupe, six jours après le début des inoculations. Résultats : Au sein d’une flore commensale fortement perturbée, les concentrations fécales bactériennes moyennes ont augmenté pour atteindre un maximum de 5,04 ± 2.35 log10 et 7,55 ± 0.31 log10 UFC/g de selles, respectivement pour REA-11 et RCH-69. AB a été détecté jusqu’à 4 à 10 jours après l’arrêt des inoculations bactériennes. L’arrêt des antimicrobiens à J26 a précipité l’élimination fécale de RCH-69 et leur réintroduction a entraîné une réapparition de son excrétion fécale en 48 heures, alors qu’aucune culture fécale du groupe REA-11 n’a été retrouvée positive. AB était présent dans toutes les cultures caecales. Des bactériémies asymptomatiques ont été mises en évidence. Enfin, toutes les souris immunodéprimées ont présenté des signes d’infection et hébergeaient AB dans leurs poumons. Conclusion : Nous décrivons le premier modèle murin de colonisation digestive à AB, potentiel point de départ de dissémination de la bactérie et source d’infection secondaire. Ce modèle devrait aider à la compréhension de la physiopathologie de la colonisation et des infections à AB. En particulier, la propension d’AB à coloniser l’épithélium intestinal ainsi que sa virulence sembleraient significativement dépendre des souches. |
Résumé en anglais | Introduction: Acinetobacter baumannii (AB) is an emerging bacterial pathogen mostly involved in nosocomial pneumonia. We aimed to develop a murine model of Acinetobacter baumannii (AB) digestive colonization to explore its characteristics, examine the propensity of this reservoir to cause infections and study the behaviour of two multidrug-resistant clinical isolates. Methods: Thirty eight-week old C3H/HeN female mice daily received subcutaneous piperacillin-tazobactam and additional oral amphotericin B during five weeks for disrupting the digestive commensal flora. After seven days of treatment, 5 log10 CFU of two multidrug-resistant AB strains, the RCH-69 and the REA-11 were daily intra-nasally inoculated from Do to D19 to two groups of respectively twenty and ten mice. The digestive colonization was evaluated by stool and intestinal cultures. Clinical scores and weights were daily determined. Five mice of each group were rendered transiently neutropenic six days after the beginning of the inoculations. Bacterial counts were performed in blood and organs. Results: After a strong disruption of the commensal gut flora by antimicrobial agents, AB loads in faeces progressively increased up to maximum means of 5.04 ± 2.35 log10 and 7.55 ± 0.31 log10 CFU/g of faeces respectively for REA-11 and RCH-69 and remained positive four to ten days after the last bacterial inoculation. The withdrawal of antimicrobials on D26 led to the quick clearance of RCH-69 from mice’s faeces within five days and their reintroduction led to its re-emergence within 48 hours, demonstrating the persistence of a low level colonization, while REA-11 did not reappeared. Caecal cultures yielded significant bacterial counts. Asymptomatic bacteremias were detected. All immunocompromised mice experienced clinical signs of infections and all symptomatic mice had positive AB lung cultures. Conclusion: We described the first murine model of AB digestive tract colonization, potential starting point for bacterial dissemination and subsequent infections. This model should prove useful for a better understanding of the exact patterns of the AB colonization, along with its particular involvement in AB infections. Particularly, the propensity to colonize the intestinal epithelium and the virulence appear to be significantly linked to the isolates. |
Langue de rédaction | Anglais |
Nb pages | 133 |
Diplôme | Diplôme d'État de docteur en médecine |
Date de soutenance | 2016-07-05 |
Editeur | Université Angers |
Place Published | Angers |
Libellé UFR | UFR Médecine |
Numéro national | 2016ANGE060M |