Introduction : en France, alors que les médecins du travail n’ont que peu d’informations fiables sur les accidents du travail ayant lieu dans les entreprises qu’ils suivent, les Centres antipoison reçoivent et traitent quotidiennement des appels téléphoniques en lien avec des accidents du travail d’origine toxique. L’objectif de cette étude était d’identifier les caractéristiques et les circonstances des accidents du travail d’origine toxique à partir des appels au centre antipoison.
Matériel et Méthodes : étude prospective, descriptive et monocentrique, menée au Centre antipoison d’Angers,
à partir de tous les appels relatifs à des accidents du travail liés à une exposition à un agent toxique dans la
région Pays de la Loire, entre le 1er mai 2014 et le 30 avril 2015.
Résultats : quatre cent quarante accidents d’exposition à un agent toxique (dont 15 collectifs), soit 463 victimes ont été inclus. Les accidents étaient majoritairement liés à la tâche de travail (75,2 %) et la zone exposée, le plus souvent oculaire (43 %). Le port d’équipement de protection individuelle était effectif dans 45,3 % des cas. Un arrêt de travail a été prescrit dans 33,9 % des cas, avec une durée moyenne plus courte chez les fonctionnaires. Les entreprises les plus représentées étaient celles de moins de 10 salariés (27,3 %). La remise d’un formulaire de déclaration d’accident du travail était plus fréquente chez les ouvriers et les travailleurs en CDI que chez les travailleurs indépendants ou en contrat de travail précaire.
Conclusion : les accidents du travail toxiques sont fréquents, notamment dans les très petites entreprises, et
considérablement sous notifiés aux organismes officiels. Cette étude pointe l’intérêt d’une meilleure collaboration
entre les Centres antipoison et les Services de santé au travail pour favoriser et développer la prévention dans
ce champ.
Introduction : in France, while occupational physicians have little and unreliable information about work injuries
which occur in the companies they follow, Poison control centers receive and treat daily phone calls related to
acute occupational intoxications. Based on Poison control center phone calls, the objective of this study was to
identify the occupational intoxications’ characteristics and circumstances.
Material and Methods : a prospective, descriptive and monocentric study carried out in the Poison control center
of Angers, based on all the phone calls related to an acute occupational intoxication in the Loire Valley region,
between 1 May 2014 and 30 April 2015.
Results: four hundred and forty acute occupational intoxications (including 15 collective), that is to say 463 victims was included. Injuries were mainly related to the work task (75.2%) and the exposed area was mainly eyes (43%). Personal protective equipment was worn in 45.3% of cases. Sick leave was prescribed in 33.9% of cases with a shorter mean duration in state employees. The most represented companies had less than 10 employees (27.3%). The occupational injury reporting form was more frequently issued to white and blue collar or open-ended contract workers than to self-employed and insecure employed workers.
Conclusion: acute intoxications at work are common, especially in very small companies, and are greatly underreported to state agencies. This study points out the interest of a better collaboration between Poison control centers and Occupational health services to promote and develop prevention on this field.