Parcours médical des migrants primo-arrivants à Angers.

TitreParcours médical des migrants primo-arrivants à Angers.
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursDouillet-Dupont Delphine
DirecteursVandamme Yves-Marie
Année2016
URLhttp://dune.univ-angers.fr/fichiers/20061644/2016MDEMG5225/fichier/5225F.pdf
Mots-clésdépistage, Migrants, Parcours médical, Primo-arrivants
Résumé

Introduction. Bien qu'il existe des politiques nationales, l'accès aux soins des réfugiés est source de très grandes disparités selon les régions. Ce sont les initiatives locales qui influent sur les actions de santé publique auprès de ces populations en grande précarité sociale, administrative et économique. Cette étude a pour objectif de décrire
les prises en charge médicales et les dépistages dans une grande agglomération française de plus de 400000 habitants.

Matériels et méthodes
Cette étude descriptive a inclus tous les migrants demandeurs d'asile majeurs se présentant à la plateforme
administrative d'accueil de janvier à décembre 2012. Les centres de premiers recours médicaux et de dépistage
ont été répertoriés : CHU dont la permanence d'accès aux soins de santé (PASS) au SAU, Médecins du Monde,
le centre de lutte anti-tuberculeux (CLAT), le centre de planification familial et le Croix Rouge dentaire. Les
diagnostics et les dépistages effectués ont été recensés de janvier 2012 à décembre 2014.

Résultats
Trois cents vingt sept migrants ont été suivis avec une moyenne d'âge de 32 ans (+/-9) et un sex-ratio à 0,98.
Les réfugiés venaient pour 58% (n=190) d'entre eux d'Afrique de l'Est et pour 21,7% d'Europe de l'est. Soixante quatre pourcent (n=208) des migrants ont consulté au CHU et 38,2% (n=125) à la PASS, 12,2% (n=40) en gynécologie-obstétrique et 19,6% (n=64) à Médecins du Monde. Les principaux diagnostics étaient gynéco-obstétriques pour 24,6% des consultations (n=155/630) et infectieux pour 20% (n=126/630) des consultations. Les plaintes somatiques sans diagnostic clairement établi représentaient 23,4% (n=162/691) des consultations. Les taux de dépistages réalisés sont de 11,9% (n= 39/327) pour le VIH, 13,4% (n=44/327) pour le VHB, 9,2% (n=30/327) pour le VHC et de 8,6% (n=28/327) pour la tuberculose. Le CLAT a vu 5,8% (n=19/327) des migrants demandeurs d'asile.

Conclusion
Le CHU est le centre médical de premier recours pour les migrants demandeurs d'asile. On est frappé par la proportion de consultations avec des plaintes somatiques diffuses sans diagnostic clairement établi en partie reflet de pathologies psycho-somatiques importantes dans cette population. Malgré un grand nombre de passage à la PASS / SAU très peu de dépistages sont réalisés. Un dépistage automatique est envisagé pour tout premier bilan sanguin réalisé au SAU chez un migrant. Une coordination du dépistage infectieux pour les populations précaires est actuellement discuté par le CHU et l'ARS. Cela permettrait une action plus ciblée et mieux coordonnée.

Résumé en anglais

Introduction
Despite existing government policies , the refugees’ access to healthcare varies widely from region to region. Very often health actions and initiatives are taken on a local basis to answer the needs of a population socialy vulnerable, and living in a precarious position, both administrative and economic. The objective of this study is to show what is currently being done with healthcare’s processes and screening tests in cities of over 400 000 inhabitants.

Materials and methods
This study has included all adult asylum seekers coming to the Home Administrative platform from January to December 2012. The first medical aid and testing centres have been identified as such: Hospital University Centre with access to healthcare services (PASS) in the receiving emergency department, Médecins du Monde, Anti-tuberculosis Centre (CLAT), Family Planning Clinic and the Red Cross Dental Care. The diagnostics and the screening tests were done over a period from January 2012 to December 2014.

Results
Of the 327 migrants followed, the average age was 32 years old (+/-9) with a sex-ratio of 0.98%. 58% refugees came from (n=190) Est Africa and 21,7% from Eastern Europe. Amongst them 64% (n=208) came to be treated at a Hospital University Centre, 38.2% (n=125) came to a PASS, 12.2% (n=40) came to gynaecology’s centre and 19.6% (n=64) to Médecins du Monde. 24.6% of the consultations were for diagnostics of a gynaecological-obstetrician nature (n=155/630) and 20% for infections (n=126/630). 23,4% (n=162/691) of somatic complaints without diagnostics were registered amongst consultations. The screening tests showed results of 11,9% of refugees (n=39/327) were infected with HIV, 13,4% (n=44/327) with Hepatitis B 9,2% (n=30/327) with Hepatitis C and 8,6% with tuberculosis (n=28/327). The Anti-tuberculosis Centre saw 5.8% (=19) of asylum seekers.

Conclusion
Hospitals and medical health centres are the first point of contact for asylum seekers. The results of this study are surprising, as we see that the amount of consultations registered for somatic complaints without diagnostics, do reflect the important level of psycho-somatic pathologies in these populationsand despite a large number of visits to a PASS/SAU, very few screening tests are made. Therefore, SAU have proposed that each migrant would be screen-tested automatically when they come to have their first blood test. A co-ordination of infections screening tests for at risk populations is currently being discussed by the Hospital University Centre and the ARS. This would allow for better targeted and coordinated actions.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages122
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2016-04-18
EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR Médecine

Numéro national2016ANGE037M