Quelle est l'influence de la Rémunération sur Objectifs de Santé Publique (ROSP) sur la pratique des médecins généralistes ?

TitreQuelle est l'influence de la Rémunération sur Objectifs de Santé Publique (ROSP) sur la pratique des médecins généralistes ?
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursDunet Baptiste
DirecteursGarnier François
Année2015
URLhttp://dune.univ-angers.fr/fichiers/20117147/2015MCEM5154/fichier/5154F.pdf
Mots-cléslimites, médecins généralistes, modification des pratiques, P4P, paiement à la performance, ROSP
Résumé

Introduction : La Rémunération sur Objectifs de Santé Publique (ROSP) est le système de paiement à la performance en vigueur en France depuis 2012. Les résultats après 3 ans d'application sont très mitigés, notamment pour les indicateurs de prévention. L'objectif de l'étude était d'estimer l'influence de la ROSP sur la pratique des médecins généralistes (MG) et d'identifier les limites du dispositif et sa perception par les MG.

Matériel et méthode : Etude déclarative par questionnaire en ligne adressé aux 280 MG maîtres de stage ambulatoire de 3e cycle de la faculté d'Angers. Analyse des résultats par tableur et test du Chi2 ou Fischer.

Résultats : 111 MG ont répondu au questionnaire dont 19% ont déclaré avoir modifié leur pratique. Ils étaient autant à avoir modifié leur prise en charge du diabète et/ou de l'HTA, essentiellement par un suivi plus rigoureux des patients et un usage plus fréquent des IEC. Ils étaient 44% à proposer davantage de sevrages en benzodiazépines (BZD) et 48% à avoir diminué le recours aux BZD chez les patients âgés. La pratique préventive avait augmenté pour 10 à 20% des MG concernant les autres indicateurs de prévention. Seuls 6% des MG avaient modernisé leur équipement pour s'adapter à la ROSP. Certains indicateurs étaient perçus défavorablement par la majorité : vaccination antigrippale (61%), privilégier les IEC par rapport aux sartans (58%) et aspirine en prévention primaire chez les diabétiques à haut risque cardiovasculaire (54%). Les objectifs les plus difficiles à réaliser étaient : vaccination antigrippale (59%), limitation des BZD au long cours (40%) et dépistage des cancers du col de l'utérus (31%) et du sein (20%). Les principales difficultés rencontrées étaient liées au patient mais aussi au suivi compliqué des actes de prévention, à un accès difficile aux spécialistes et aux indicateurs parfois inadaptés. 54% des MG avaient déjà triché sur les indicateurs déclaratifs, 46% l'ayant fait par incapacité technique à obtenir les données. La ROSP n'était pas ressentie comme influençant la relation médecin-patient (92%) ou l'attention portée aux autres soins (86%), ni perçue comme une entrave à leurs décisions (87%). Ils étaient 59% à conserver des réticences vis-à-vis de la ROSP. De mauvaises relations avec l'assurance maladie (p=0,026) et l'adhésion à certains syndicats (p=0,011) étaient liées à de plus fortes réticences. Enfin, 83% seraient défavorables à une augmentation du nombre d'indicateurs. Conclusion : La ROSP a une influence plutôt très limitée sur la pratique des MG. Ces derniers rencontrent par ailleurs de nombreuses difficultés indépendantes de leur fait à réaliser les objectifs. Une réévaluation de la ROSP sera nécessaire à l'avenir pour la rendre plus efficiente.

Résumé en anglais

Introduction : The ROSP is the french pay-for-performance system which has been running since 2012. Three-year results are lukewarm, especially for prevention indicators. The objective of the study was to estimate the ROSP's influence on general practitioners' (GP) practice and to identify limitations of the plan and its GP perception.

Materials and mehods : Declarative study by online survey mailed to 280 GP supervisors teaching to third-cycle students from Angers university. Results analysis was done through spreadsheet and Chi-quare test or Fischer's exact test.

Results : 111 GP answered of which 19 % modified their practice. The same rate modified their diabetes and/or arterial hypertension management, mainly by a more rigorous follow-up and a more frequent ACE-inhibitors use. They were 44% to propose more benzodiazepine (BZD) withdrawal and 48% to have decreased BZD use in old patients. The preventive practice had increased for 10 to 20% of GP regarding the other preventive indicators. Only 6% of them had upgraded their equipment to fit the ROSP. Some indicators were negatively perceived by a majority of GP : influenza vaccination (61%), promoting ACE-inhibitors rather than ARBs (58%) and aspirin use in primary prevention of diabetics with high cardiovascular risk (54%). The most difficult objectives to achieve were : influenza vaccination (59%), limiting long-term BZD (40%), cervical cancer screening (31%) and breast cancer screening (20%). The main difficulties were related to patient but also to a complicated monitoring for acts of prevention, to a difficult access to specialists and sometimes to unsuitable indicators. 54% of GP had already cheated on their declarative indicators and 46 % had done so because of technical incapacity to obtain data. The ROSP was neither felt as influencing doctor-patient relationship (92%) or the carried attention on non-incentivised care (86%), nor perceived as an obstacle in their decisions (87%). 59% of GP kept reluctance toward the ROSP. Bad relations with health insurance (p=0,026) and membership to certain trade unions (p=0,011) were linked to stronger reluctance. Finally, 83% would be unfavourable to increase the number of indicators.

Conclusion : The ROSP has a limited influence on GP's practice. They meet numerous difficulties in achieving their objectives independently of their fact. A revaluation of the ROSP will be necessary in the future to make it more efficient.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages50
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2015-12-17
EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR Médecine

Numéro national2015ANGE157M