Quelle représentation se font les médecins spécialistes (MS) et généralistes (MG) de leur métier, quel sens lui donnent-ils ? La science et ses progrès ont-ils changé leur vision ?
Méthode : Etude analytique et comparative entre une cohorte de spécialistes et de généralistes, s’inscrivant dans le domaine des sciences humaines et à orientation philosophique, réalisée sous la forme d’un questionnaire anonyme. Trente questionnaires adressés aux MG et trente aux MS, par échantillonnage en chaine. Réponse attendue sous forme de représentation graphique, analyse des résultats via une grille validée d’analyse de l’image fixe.
Résultats : Vingt réponses ont été retenues venant de dix MG et de dix MS. Tout comme les patients, les médecins apparaissent comme des individualités variées et contrastées. Points communs entre MS et MG : la notion de plaisir, la fierté d’être médecin, l’aspect ludique de la profession, la quantité de travail et le sentiment d’avoir une position sociale forte. Chez les MG apparaissent les notions de fatigue, de sollicitations multiples, de lien entre le patient et la science et d’empathie envers lui. La relation est très représentée et particulièrement sensitive ainsi que l’ambivalence entre plaisir et difficulté imposée par une organisation des soins perçue comme étouffante.
Chez les MS, les représentations graphiques sont plus travaillées, l’atmosphère est plus légère. L’idée de puissance et de plaisir est prépondérante. Le travail est associé à la vie personnelle, l’aspect technique est très représenté au contraire du patient et de la maladie que l’on retrouve peu. Le MG apparait comme un spécialiste aux mains nues, fier de son relationnel.