Evolution de la prescription de la supplémentation en vitamine D par les médecins traitants entre 2008 et 2012 dans une population âgée communautaire

Les différentes implications de la vitamine D démontrées au cours de ces dernières années par la communauté scientifique dans des rôles bien différents de celui du métabolisme phospho-calcique ont fait naître un regain d'intérêt du monde médical à l'égard de la vitamine D qui pourtant est largement sous prescrite par les médecins généralistes au regard du nombre de patients en situation de déficit en vitamine D (environ 80 % de la population). Notre étude s'est donc intéressée à l'impact des différentes publications et recommandations sur la prescription de vitamine D par les médecins généralistes sur une période de 4 ans. De 2008 à 2012, dans une cohorte de patients âgés vivant à domicile et suivis en centre d'examens de santé, nous avons trouvé que la prescription de vitamine D a progressé de 12,8% à 21,8%. Les résultats ont montré que ce sont toujours les patients présentant des conséquences cliniques de l'hypovitaminose D qui bénéficient de la supplémentation (chute, fracture, fatigue, humeur triste), alors que les patients présentant des critères exposant à un risque de déficit en vitamine D ne sont pas plus supplémentés. Nous avons également trouvé que les critères cliniques de supplémentation étaient moins pris en compte en 2012 qu'en 2008, ce qui laisse supposer que la prescription de vitamine D se fait moins sur des critères cliniques, mais dépend plus des critères biologiques; la prescription du dosage de la vitamine D ayant largement progressé sur cette période.