Souffrance morale au travail : ressenti et attentes des patients

TitreSouffrance morale au travail : ressenti et attentes des patients
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursLepoittevin Delphine, Sourice Olivier
DirecteursHuez Jean-François, Bègue Cyril
Année2014
URLhttp://dune.univ-angers.fr/fichiers/20012136/2014MCEM3288/fichier/3288F.pdf
Mots-clésmédecin du travail, médecin généraliste, Parcours de soins, souffrance au travail, stress au travail
Résumé

Introduction. La souffrance morale au travail est un enjeu de santé publique majeur de ces vingt dernières années. Les études réalisées jusqu’à présent se sont plutôt attardées sur l’aspect épidémiologique ou sur l’aspect médical de la prise en charge. Cette étude a pour objectif de s’intéresser au point de vue des patients concernés et à leur ressenti concernant leur prise en charge globale.

Méthode. Une étude qualitative par entretiens semi-directifs a été réalisée auprès de 15 patients ayant vécu une situation de souffrance au travail. Le recrutement s’est effectué sur proposition de généralistes de la Sarthe et du Maine-et-Loire.

Résultats. La prise en charge médicale était principalement assurée par le médecin généraliste et/ou le médecin du travail. Le généraliste était surtout vu comme un prescripteur d’arrêts maladie et de médicaments. Le médecin du travail agissait plutôt sur les conditions de travail ou, lorsque cela était impossible, permettait une mise en inaptitude. Tous deux étaient source de soutien psychologique, mais étaient limités dans leur rôle. Un manque de communication entre les professionnels de santé était parfois ressenti, et considéré comme un frein à la prise en charge. Les patients engageaient souvent des procédures judiciaires en quête d’une reconnaissance de leur souffrance et dans un désir de justice.

Conclusion. La médicalisation de la souffrance au travail semble avoir ses limites. Si les procédures judiciaires sont source d’espoir pour les patients, leur impact n’est pas connu. Il serait intéressant de conforter ces résultats sur un échantillon plus grand et d’explorer le retentissement des procédures judiciaires sur ces patients.

Résumé en anglais

Introduction. Mental suffering at work has been a major issue of public health in the past twenty years. So far, the studies carried out were more focused on the epidemiological angle or on the medical aspect of the care process. The objective of this study is to concentrate on the the patients'point of view and their feelings regarding their global care process.

Methodology. A qualitative study based on semi-structured interviews was conducted among 15 patients who experienced a situation of suffering at work. The recruitment was made on the proposal of general practitioners from the Sarthe and the Maine-et-Loire.

Results. The healthcare was mainly ensured by the general practitioner and/or the occupational practitioner. The general practitioner was mainly seen as a prescriber of sick leaves and medications. The occupational practitioner acted more on working conditions or, when work became impossible, declared the inability of the patient. They both were source of psychological support but were limited in their role. A lack of communication between health professionals was sometimes felt and considered as an obstacle to the healthcare. Frequently, patients initiated legal proceedings seeking recognition of their suffering and in a desire for justice.

Conclusion. Medicalization of suffering at work appears to have its limits. If legal proceedings are a source of hope for patients, their impact is unknown. It would be interesting to confirm these results with a larger sample and explore the impact of legal proceedings on these patients.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages105
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2014-11-07
EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR Médecine

Numéro national2014ANGE188M