Influence des jeux vidéo violents sur le passage à l'acte criminel : une étude cas-témoins à partir de 83 expertises psychiatriques pénales

TitreInfluence des jeux vidéo violents sur le passage à l'acte criminel : une étude cas-témoins à partir de 83 expertises psychiatriques pénales
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursFournis Gaël
DirecteursNabhan-Abou Nidal
Année2014
URLhttp://dune.univ-angers.fr/fichiers/20106611/2014MDEPS3273/fichier/3273F.pdf
Mots-cléscrime, expertise psychiatrique pénale, Jeux vidéo violents, média, passage à l'acte, violence
Résumé

L’influence des jeux vidéo violents sur le comportement fait l’objet d’un débat passionné, qui repose sur des données scientifiques contradictoires. Les conclusions des précédentes études sont majoritairement en faveur d’une influence négative sur l’agressivité. Cependant, les données manquent concernant l’impact de ce type de média sur le comportement criminel. Le but de ce travail est d’apporter de nouveaux arguments susceptibles de corroborer, ou d’invalider, cette hypothèse selon laquelle l’usage des jeux vidéo violents constitue un facteur de risque criminogène. Nous avons mené une étude cas témoin, en comparant l’usage des jeux vidéo violents dans un échantillon de 83 sujets mis en examen, à celui d’un échantillon issu de la population générale. Après avoir caractérisé leurs modes de consommation de jeux vidéo, nous avons recherché une association entre le passage à l’acte criminel et l’exposition à la violence des jeux vidéo. La proportion de joueurs chez les sujets mis en examen, et notamment de consommateurs de jeux vidéo violents, était inférieure à celle observée chez les témoins. De plus, nous n’avons pas retrouvé de différence significative entre les modes de consommation de jeux vidéo violents des sujets mis en examen et ceux des témoins. Enfin, le risque relatif estimé de passage à l’acte criminel associé à l’usage des jeux vidéo n’était pas significatif. Les résultats de notre étude ne sont pas en faveur de l’imputabilité des jeux vidéo violents sur le passage à l’acte criminel, et encouragent à ne pas considérer leur usage comme un facteur de risque criminogène. Les résultats sont discutés au regard de la littérature actuelle.

Résumé en anglais

The influence of violent video games on behavior is the subject of heated debate based on conflicting scientific data. The findings of previous studies are overwhelmingly in favor of a negative influence on aggressiveness. However, data on the impact of this type of media on criminal behavior is lacking. The purpose of this work is to bring new arguments to corroborate or invalidate the assumption that the use of violent video games is a criminogenic risk factor. We conducted a case-control study, comparing the use of violent video games in a sample of 83 subjects under investigation, versus a sample from the general population. After characterizing their consumption patterns of video games, we looked for an association between the criminal act and exposure to violent video games. The proportion of players in subjects under investigation, including consumers of violent video games, was lower than that observed in control subjects. In addition, we did not find any significant difference between the consumption patterns of violent video games in criminal population or in control population. Finally, the estimated relative risk of criminal enactment associated with the use of video games was not significant. With multivariate analysis, taking into account the association of already known criminogenic risk factors, we did not find a significant excess risk associated with the use of violent video games. The results of our study are not in favor of the accountability of violent video games on the criminal act. Our conclusion leans to not consider their use as a criminogenic risk factor. The results are discussed in light of current literature.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages37
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2014-10-23
EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR Médecine

Numéro national2014ANGE166M