Introduction : La règle PERC a été développée afin d’exclure une embolie pulmonaire (EP) dans les services d’urgence, sans avoir recours à des examens complémentaires souvent compliqués et coûteux. Chez les patients suspects d’EP avec une probabilité pré-test faible, le diagnostic d’EP a ainsi pu être exclu avec un risque résiduel < 2%. La règle PERC n’a cependant pas pu être validée dans les populations de forte prévalence d’EP, le taux de faux négatifs étant trop élevé. Nous avons cherché à valider la règle PERC dans une population plus précise de patients, admis aux urgences pour une douleur thoracique non traumatique où la prévalence d’EP est faible.
Méthodes : Les données étaient recueillies de manière prospective et la règle PERC était calculée a posteriori. Le taux d’évènements thrombo-emboliques était recherché à 45 jours avec pour objectif un taux inférieur à 2% chez les patients PERC (-). L’impact médico-économique de l’application de la règle PERC a également été analysé.
Résultats : Parmi les 628 patients inclus, la prévalence globale de l’EP était de 1,8% (IC 95% : 1,0-3,1). Trente-deux pour cent des patients étaient PERC (-) et aucun d’entre eux n’a présenté d’évènement thrombo-embolique (spécificité : 33% (IC 95% : 29-37) ; rapport de vraisemblance négatif : 0 ; valeur prédictive négative : 100% (IC 95% : 98-100)). Soixante-dix huit dosages de D-Dimères et 10 angio-scanners thoraciques ont été réalisés chez les patients PERC(-).
Conclusion : L’application de la règle PERC chez les patients admis aux urgences pour une douleur thoracique semble pouvoir exclure l’EP grâce à des données cliniques simples, en évitant la réalisation d’examens complémentaires. Une étude interventionnelle de plus grande ampleur serait nécessaire afin de valider nos résultats.