La dichotomie du comportement révolutionnaire à l’égard des archives, entre création et destruction, peut s’étudier à l’échelon régional. L’exemple pris ici est celui de la Guerre de Vendée. A partir des dépouillements des registres de délibérations aux archives départementales de Maine-et-Loire et de Vendée, il apparaît une forte propension à la « sauvegarde des papier publics » (ainsi nommé dans les sources) en pleine révolte. Les plans de sauvegarde sont nombreux et parfaitement identifiables. Néanmoins, une des problématiques d’un tel sujet était de savoir si les destructions s’identifiaient à un vandalisme volontaire ou à une conséquence du contexte guerrier. Les sources ne permettent pas de distinguer ces deux mouvements. Cependant, il est indéniable que les événements entraînèrent la perte innombrable de documents, le plus souvent brûlés, pillés ou encore perdus. Les destructions résultent de deux principaux phénomènes. D’abord, elles sont liées à l’application des lois concernant les brûlements de titres ayant un rapport avec la féodalité. De l’autre, elles résultent d’un mouvement que l’on pourrait qualifier de non prémédité et qui s’apparente plus à des saccages qu’à des destructions mues par des opinions politiques. L’étude des registres de catholicité clandestins, nouveau type d’archives, créés par rapport au contexte de l’époque, a apporté à cette étude de nouvelles problématiques. Ces derniers, considérés comme des archives privées, ont pour la plupart du temps été conservés par leur rédacteur avant d’être déposés dans les presbytères de paroisse puis collectés dans les services d’archives diocésaines.
The war in the Vendée is used to illustrate two extremes in the attitude of the revolutionaries towards the archives. At one end, there is the destruction of rejected information, while at the other extreme, information is created to support the ideals at the time. The departmental archives of Maine-et-Loire and the Vendée show that people were keen to protect the archives. The plans of how this was to be done, can be seen. One of the uncertainties is the cause of the destruction of records. It might have been unthinking vandalism or the uncontrolled destruction caused by war. It is not possible to say what the cause was. What is certain is that at the time, countless documents were lost, mostly due to fire, or looting, or just lost. In the case of deliberate destruction, there are two main reasons. Firstly, the laws may have been feudal and contrary to the new Republic. Or, they may not have been in accord with current political views. A new type of archive came from the secret study of the catholic records, relating them to the context at the time and the safeguarding them for us to look at today.