Introduction : la pneumopathie d'hypersensibilité (PHS) est une pathologie interstitielle secondaire à une exposition à un ou plusieurs antigènes. Le diagnostic repose sur un faisceau d'arguments cliniques, radiologiques, et histologiques. Selon l'algorithme des recommandations ATS/JRS/ALAT de 2020, l'identification d'un antigène imputable influence la probabilité diagnostique et apparaît donc comme un facteur clé. Cette identification peut passer par l'interrogatoire, mais le recours à un audit environnemental du domicile des patients via un conseiller médical en environnement intérieur (CMEI) est courant dans les pratiques françaises sans que leur impact n'ait été étudié. Nous avons donc cherché à évaluer l'apport du CMEI dans la prise en charge des PHS.
Méthode : dans cette cohorte rétrospective multicentrique française nous avons étudié 214 PHS, dont le diagnostic était validé en discussion multidisciplinaire entre 2015 et 2023. Parmi eux, 137 patients ont bénéficié d'un audit environnemental par le CMEI. L'objectif principal était de comparer le niveau de confiance diagnostic selon les recommandations ATS/JRS/ALAT pour chaque patient avant et après la visite du CMEI. Additionnellement nous
avons comparé l'évolution des explorations fonctionnelles respiratoires (EFR) et de la survie que les patients aient vu ou non le CMEI.
Résultats : le niveau de confiance diagnostique après visite par le CMEI est reclassé dans une catégorie plus élevée pour 40,87% des patients (p<0,001). La proportion de diagnostics "certains" et "hauts" est plus importante après visite du CMEI (p<0,001). L'évaluation environnementale identifie un antigène chez 90,51% des patients contre 47,44% à l'interrogatoire (p<0,001). On retrouve une plus grande proportion d'exposition aux moisissures après visite du CMEI (76,92% des patients) (p<0,001). La visite par le CMEI n'a pas d'impact sur l'évolution des EFR.
Conclusion : l'évaluation du domicile des patients par le CMEI permet une évaluation plus efficace des antigènes imputables en comparaison de l'interrogatoire, et ainsi augmente le niveau de confiance diagnostique des PHS.
Introduction : hypersensitivity pneumonitis (HP) is an interstitial lung disease resulting from exposure to one or more antigens. Diagnosis relies on a combination of clinical, radiological, and histological findings. According to the 2020 ATS/JRS/ALAT guidelines, the identification of a causative antigen significantly influences diagnostic probability and is therefore considered a key component. While patient interviews can aid in this identification, environmental home assessments conducted by Medical Indoor Environment Counselors (MIECs) are commonly used in clinical practice in France, although their actual impact has not been systematically evaluated. We aimed to assess the contribution of MIECs to the management of HP.
Methods : in this retrospective multicenter French cohort study, we analyzed 214 cases of HP diagnosed between 2015 and 2023, all validated through multidisciplinary discussion. Among these, 137 patients underwent a home environmental assessment conducted by a MIEC. The primary objective was to compare the diagnostic confidence level, based on ATS/JRS/ALAT criteria, before and after the MIEC visit. Additionally, we compared pulmonary function test (PFT) progression and survival between patients who received an MIEC visit and those who did not.
Results : following the MIEC visit, diagnostic confidence was upgraded to a higher category in 40.87% of cases (p<0.001). The proportion of "definite" and "high confidence" diagnoses significantly increased after the assessment (p<0.001). Environmental evaluations identified a causative antigen in 90.51% of cases, compared to 47.44% through patient interviews alone (p<0.001). A significantly higher rate of mold exposure was identified following the visits (76.92%; p<0.001). No significant impact on PFT progression was observed between groups.
Conclusion : home environmental assessments conducted by MIECs significantly improve the identification