Introduction. Les immunothérapies anti-PD1 sont recommandées en première ligne thérapeutique des carcinomes épidermoïdes cutanés (CEC) à un stade avancé, non opérables ou métastatiques. Elle permet d’obtenir une réponse clinique et d’augmenter la survie sans progression, avec un profil de tolérance acceptable. Cependant, il n’existe pas de recommandations aux modalités d’arrêt, de durée minimale de traitement ou encore sur le suivi ultérieur à l’arrêt de l’immunothérapie.
Sujets et méthodes. Il s'agit d'une étude rétrospective en vie réelle analysant les données de 100 patients atteints de CEC localement avancé ou métastatique traités par au moins une dose d'anti-PD1 entre janvier 2017 et juin 2024 dans les services de dermatologie du CHU d'Angers et de l'hôpital du Mans.
Résultats. Le traitement a été arrêté pour réponse complète (RC) ou partielle (RP) dans 33%, pour progression de la maladie (PD) dans 28%, pour effets secondaires (EI) dans 9% et pour décès dans 20% des cas. Le taux de réponse (RC+RP) était de 54,6%, la maladie était stable pour 9,3% et évolutive pour 36,1% des patients. La durée du traitement a été inférieure à 6 mois pour 48% des patients et supérieure à 6 mois pour 52% d'entre eux. Le suivi a été organisé sur une base trimestrielle pour 73,9 % des patients et semestrielle pour 19,6 % d'entre eux. La majorité des patients a été régulièrement évaluée par PET-scan (45,7%) ou par tomodensitométrie (19,6%). 17,4 % des patients ont été exclusivement surveillés par examen clinique. Des effets secondaires liés au traitement ont été rapportés chez 53% des patients. Lors du suivi, 4 patients ont présenté une récidive, dans un délai entre 4 et 7 mois après la dernière perfusion d’immunothérapie.
Conclusion. Les rechutes étant survenues précocement après l'arrêt des anti-PD1, le rythme de surveillance pourrait être adapté avec une augmentation de la fréquence des réévaluations la première année, suivie d'un espacement après 1 an de réponse prolongée. Enfin, chez les patients dont la maladie est facilement mesurable, un examen clinique seul pourrait être utilisé pour évaluer la rechute afin de réduire le nombre d’examens d'imagerie dans cette population âgée.
Introduction. Anti-PD1 immunotherapy is now the standard treatment for advanced, unresectable or metastatic cutaneous squamous cell carcinoma (cSCC). It induces clinical responses and prolongs progression-free survival while having an acceptable safety profile. However, there are currently no guidelines on when to stop treatment, how long treatment should last, or what follow-up care is needed after treatment has stopped.
Subjects and methods. This is a retrospective real-life study analysing data from 100 patients with locally advanced or metastatic cSCC who were received at least one dose of anti-PD1 between January 2017 and June 2024 in the dermatology departments of Angers University Hospital and Le Mans Hospital.
Results. Treatment was discontinued because of a complete response (CR) or partial response (PR) in 33% of cases, disease progression (DP) in 28%, adverse events (AE) in 9%, and death in 20%. The response rate achieved was 54.6%. Stable disease (SD) was observed in 9.3% of patients and DP in 36.1%. Treatment duration was less than 6 months for 48% of patients and more than 6 months for 52%. Follow-up was organised on a quarterly basis for 73.9% of patients and biannually for 19.6%. Most patients were regularly evaluated using a PET-scan (45.7%) or CT-scan (19.6%). 17.4% of patients were monitored by clinical examination alone. Treatment-related side effects were reported in 53% of patients. During follow-up, 4 patients relapsed between 4 and 7 months after the last immunotherapy infusion.
Conclusion. As relapses occured early after discontinuation of anti-PD1 treatment, the monitoring schedule could be adapted with an increased frequency of reassessment in the first year, followed by a spacing after 1 year of prolonged response. Finally, for patients with easily measurable disease, clinical examination alone could be used to assess relapse, reducing the number of imaging procedures in this elderly population.