Résumé | Contexte : Le TOC est une pathologie fréquente, grave, chronique, pour laquelle des traitements efficaces existent. Elle serait difficilement diagnostiquée, ou tardivement.
Objectifs : Etudier les représentations du TOC par les MG, identifier leurs difficultés diagnostiques et thérapeutiques. Etudier leurs souhaits de formation.
Méthode : Enquête qualitative en 2013/2014, en Loire-Atlantique et en Maine-et-Loire par entretiens semi-dirigés auprès de 11 MG.
Résultats : Les représentations étaient proches des données de la littérature. Mais on notait des différences : méconnaissance des obsessions, confusion avec certains troubles anxieux ou d’autres diagnostics différentiels, surestimation de la prise de conscience du patient, sous-estimation du risque suicidaire et des comorbidités. Le TOC était souvent découvert lors d’une consultation pour anxiété ou dépression, parfois pour un motif psychosomatique. Le patient consultait rarement pour son TOC. La découverte de comportements suspects posait question : aborder le sujet ou en rester à la demande de soin ? Les MG expliquaient un « sous-diagnostic » par les difficultés qu’avait le patient à en parler et par leurs propres difficultés. Ils souhaitaient une prise en charge spécifique par le psychiatre, mais ils assuraient souvent seuls une prise en charge globale. Certains pensaient que le diagnostic n'était pas indispensable.
Conclusions : Le diagnostic n’est pas une priorité mais une source de questionnement. La prise en charge se centre sur la souffrance morale du patient, même si le TOC n’est pas étiqueté. Les MG souhaitent améliorer leur approche clinique par un travail d'équipe avec les psychiatres.
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Résumé en anglais | Context : The obsessive-compulsive disorder (OCD) is a frequent, serious, chronic pathology, but effective treatments exist. Its diagnosis can be difficult or late.
Aims : study views of general practitioners (GP) about OCD, identify their diagnostic and therapeutic difficulties. Study their training demands.
Method : Qualitative study in 2013/2014, in Loire-Atlantique and Maine-et-Loire, by semi-structured interviews of 11 GPs.
Results : The views were close to literature data. But some differences existed : ignorance of obsessions, confusion with some anxious disorders and other differential diagnoses, overstimation of patient’s awareness, underestimation of suicidal risk and comorbidities. OCD was often discovered during a consultation for anxiety or depression, sometimes for a psychosomatic symptom. The patient rarely consulted for OCD. When GPs discovered suspect behaviours, they wondered if they should question it or respect the patient’s aid demand. GPs explained a lack of diagnosis by the difficulties the patient had to talk about it and by their own difficulties to comprehend it. GPs wanted a specific treatment by a psychiatrist, but they often did a non specific follow-up on their own. Some GPs thought diagnosis was not necessary.
Conclusions : Diagnosis was not a priority but a questioning. Treatment was based on mental pain, althought OCD was not named. GPs want to improve their clinical approach by team work with psychiatrists.
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