Antidotes anticholinestérasiques et intoxication à la tropatépine. Etude des cas des Centres Antipoison français de 1999 à 2023
Titre | Antidotes anticholinestérasiques et intoxication à la tropatépine. Etude des cas des Centres Antipoison français de 1999 à 2023 |
Type | Thèse d'exercice : Pharmacie |
Auteurs | Tireau Emilie |
Directeurs | Deguigne Marie |
Année | 2025 |
URL | https://dune.univ-angers.fr/fichiers/21011553/2025PPHA19188/fichier/19188F.pdf |
Mots-clés | antidote anticholinestérasique, néostigmine, physostigmine, surdosage, tropatépine |
Résumé | Introduction : la tropatépine est un antiparkinsonien responsable de signes anticholinergiques périphériques et centraux lors de surdosage. Le résumé des caractéristiques du produit du Lepticur® propose d’administration d’un anticholinestérasique comme antidote : la néostigmine. Cependant il ne passe pas la barrière hémato-encéphalique contrairement à un autre inhibiteur des cholinestérases : la physostigmine qui elle n’est pas recommandé. L’objectif est de comparer, à partir des données colligées par les centres antipoison français, les 2 antidotes afin de déterminer l’intérêt de l’utilisation de la néostigmine ou physostigmine lors d’une intoxication à la tropatépine. Méthodes : cette étude épidémiologique, rétrospective et multicentrique porte sur les intoxications à la tropatépine du 1er septembre 1999 au 13 juillet 2023 des bases de données des 8 centres antipoison de France. Résultats : au total 458 intoxications à la tropatépine ont été inclues. Dans la majorité des cas le contexte est une tentative d’autolyse poly-médicamenteuse. Dans 50% des cas, les patients présentent des signes anticholinergiques périphériques et 20% des cas des signes centraux qui durent 30H en moyenne. Lors de mono-intoxication à la tropatépine les principaux signes sont la tachycardie, la mydriase et l’agitation. Une prise en charge en réanimation/soins intensifs a été réalisée pour 1 patient sur 4, une sédation dans 73% des cas et l’administration d’un antidote dans 8% des cas (la néostigmine dans 6% et la physostigmine dans 3% des patients). Aucun effet indésirable n’a été constaté après l’administration des antidotes. L’administration de physostigmine permet une résolution totale ou partielle de 100% des patients contre 20% lors de l’administration de la néostigmine. La résolution totale des signes anticholinergiques centraux est significativement supérieure pour les patients pris en charge par physostigmine contrairement à ceux par néostigmine. De plus, la durée de ces signes est significativement plus courte. Conclusion : d’après cette étude, la physostigmine permet une meilleure résolution des signes anticholinergiques centraux, comparée à la néostigmine et une durée de ces signes significativement plus courte. La physostigmine semble donc être une alternative efficace et bien tolérée à la néostigmine pour la prise en charge des signes anticholinergiques centraux. |
Résumé en anglais | Introduction : tropatepine is an antiparkinsonian drug with peripheral and central anticholinergic effects. The summary of product characteristics for Lepticur® suggests the administration of an anticholinesterase as an antidote: neostigmine. However, neostigmine does not cross the blood-brain barrier, in contrast to another cholinesterase inhibitor, physostigmine, which is not recommended. The aim of this study was to compare the 2 antidotes, based on data collected by French poison control centers, to determine the value of using neostigmine or physostigmine in the event of tropatepine intoxication. Methods : this epidemiologic, retrospective, multicenter study reviewed tropatépine intoxications from September 1, 1999, to July 13, 2023 in the databases of the 8 French poison control centers. Results : a total of 458 cases of tropatepine poisoning were included. Most cases were related to an attempt at polymedicinal autolysis. Patients presented with peripheral anticholinergic signs in 50% of the cases and central signs in 20% of the cases with a mean duration of 30 hours. The main signs of tropatepine monointoxication are tachycardia, mydriasis, and agitation. 1 in 4 patients was admitted to intensive care, 73% received sedation, and 8% received antidote administration (neostigmine in 6% and physostigmine in 3%). No adverse effects were observed after antidote administration. Physostigmine administration resulted in complete or partial resolution in 100% of patients compared to 20% when neostigmine was administered. The complete resolution of central anticholinergic signs was significantly higher in patients treated with physostigmine than with neostigmine. In addition, the duration of these signs was significantly shorter. Conclusion : according to this study, physostigmine provides better resolution of central anticholinergic signs than neostigmine, and the duration of these signs is significantly shorter. Therefore, physostigmine appears to be an effective and well-tolerated alternative to neostigmine in the treatment of tropatepine poisoning. |
Langue de rédaction | Français |
Nb pages | 51 |
Diplôme | diplôme d'État de docteur en pharmacie |
Date de soutenance | 2025-04-02 |
Editeur | Université Angers |
Place Published | Angers |
Libellé UFR | UFR de Sciences Pharmaceutiques et d'Ingénierie de la Santé |
Numéro national | 2025ANGE013P |