Evolution de la concentration sérique de SPARC chez les patients atteints de mélanome avancé

TitreEvolution de la concentration sérique de SPARC chez les patients atteints de mélanome avancé
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursCommunie Antoine
DirecteursLe Corre Yannick
Année2024
URLhttps://dune.univ-angers.fr/fichiers/92012282/2024ODEDV18973/fichier/18973F.pdf
Mots-clésbiomarqueur, inhibiteurs BRAF, mélanome avancé, SPARC
Résumé

Introduction : le mélanome est un cancer cutané hautement létal avec des taux d’incidence et de mortalité en augmentation. Les mutations d’oncogènes tels que BRAF favorisent son développement. La réponse au traitement s’est améliorée depuis l’utilisation des inhibiteurs de points de contrôle immunitaires (ICI) et des thérapies ciblées, mais le taux de survie à 5 ans pour le mélanome métastatique reste faible. Secreted Protein Acidic and Rich in Cystein (SPARC) est une protéine matricielle impliquée dans des mécanismes de remodelage tissulaire, de morphogenèse et d’angiogenèse dans plusieurs cancers tels que le mélanome, mais ses effets sur la prolifération et la propagation métastatique du cancer restent obscurs. Cette étude visait à évaluer la corrélation entre les taux circulants de SPARC et la réponse au traitement chez les patients atteints de mélanome avancé.

Matériels et Méthodes : cette étude prospective longitudinale était menée au CHU d’Angers de novembre 2022 à avril 2024 et incluait des patients adultes atteints de mélanome avancé (stade IIB-IV) recevant un traitement systémique. Tous les 3 mois, des prélèvements sanguins évaluaient les taux sériques de SPARC et une évaluation de la maladie était réalisée à l’aide de scanners corps entier ou de TEP-scanners et d’IRMIRM encéphaliques.

Résultats : les taux sériques de SPARC étaient significativement plus élevés chez les patients avec un statut BRAF muté (p = 0,0154) et montraient une tendance à des valeurs plus élevées chez les répondeurs (p = 0,059). Aucune corrélation n’a été retrouvée entre les taux de SPARC et l’âge, le sexe, le stade de la maladie, les concentrations initiales de LDH ou le type de traitement. Les concentrations de SPARC étaient plus variables chez les patients mutés BRAF et diminuaient régulièrement chez les patients non mutés.

Discussion : une expression dérégulée de SPARC peut contribuer à la résistance aux inhibiteurs de BRAF/MEK, les tumeurs BRAF mutées exprimant fortement SPARC montrant une sensibilité accrue aux thérapies systémiques. Les limites de l’étude incluent une petite taille et une hétérogénéité d’échantillons de patients. Des études avec des échantillons plus importants sont nécessaires pour mieux comprendre les niveaux sériques de SPARC au fil du temps, en particulier chez les patients atteints de mélanome muté BRAF. SPARC pourrait potentiellement aider à prédire la résistance acquise aux inhibiteurs de BRAF/MEK, guidant des changements de traitement plus précoces.

Conclusion : cette étude exploratoire est la première à évaluer à cette échelle les concentrations de SPARC chez des patients atteints de mélanome avancé. Elle a montré des taux sériques de SPARC plus élevés chez les patients atteints de mélanome avancé muté BRAF et chez les répondeurs. D’autres études sont nécessaires pour comprendre la cinétique de SPARC dans le mélanome avancé, en particulier chez les patients mutés BRAF.

Résumé en anglais

Introduction : cutaneous melanoma is a highly lethal skin cancer with increasing incidence and mortality rates. Genetic alterations in oncogenes such as BRAF drive melanoma progression. Immune checkpoint inhibitors (ICIs) and targeted therapies have improved treatment outcomes, yet the 5-year survival rate for metastatic melanoma remains low. Secreted protein acidic and rich in cysteine (SPARC) is a matricellular protein involved in tissue remodeling, morphogenesis and angiogenesis mechanisms in several cancers such as cutaneous melanoma, yet its effects on cancer proliferation and metastatic spreading are not fully understood. This study aimed to assess the correlation between circulating SPARC levels and treatment response in advanced melanoma patients.

Materials and Methods : this prospective longitudinal study was conducted at Angers University Hospital from November 2022 to April 2024 and involved adult patients with advanced melanoma (stage IIB-IV) receiving systemic treatment. Every 3 months, blood samples were collected to assess SPARC serum levels and disease evaluation was performed using total-body scans or PET-scans and encephalic MRI.

Results : SPARC serum levels were significantly higher in patients with BRAF-mutated status (p = 0.0154) and showed a tendency for higher levels in responders (p = 0.059). No correlation was found between SPARC levels and age, gender, disease stage, initial LDH levels, or treatment type. SPARC levels were more variable among BRAF-mutant patients and decreased steadily in wild-type patients.

Discussion : dysregulation of SPARC expression may contribute to resistance to BRAF/MEK inhibitors, with highly expressive SPARC BRAF-mutant tumors showing increased sensitivity to systemic therapies. The study’s limitations include a small sample size and heterogeneity of the patient sample. Future studies with larger sample sizes are needed to better understand SPARC serum levels over time, particularly in BRAF-mutant melanoma patients. SPARC could potentially help predict acquired resistance to BRAF/MEK inhibitors, guiding earlier treatment changes.

Conclusion : this exploratory study is the first to assess SPARC concentrations among melanoma patients at this scale. It showed that SPARC serum levels are higher in patients with BRAF-mutant advanced melanoma and tend to be higher in responders. Future research is needed to understand the kinetics of SPARC levels in advanced melanoma, especially in BRAF-mutant patients.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages38
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2024-10-22
EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR Médecine

Numéro national2024ANGE235M