Penser la virilité comme un attribut que chaque genre peut plus ou moins posséder permet d’appréhender certaines pratiques professionnelles dont les pratiques agricoles mais permet surtout de décentrer d’un binarisme réflexif. Prendre comme prisme d’analyse les milieux agricoles donne à voir des orientations politiques et sociétales qui favorisent des valeurs virilistes qui sont le dépassement de soi, la force, la performance. Ces valeurs sont aussi celles partagées par le capitalisme. Ces dernières empêchent à la fois de pratiquer une agriculture qui tient compte des revendications du GIEC (Groupes d’Experts Intergouvernemental sur l’Evolution du Climat) mais également de conscientiser des rapports de genre sensible au sein des différentes sphères que sont le foyer, l’exploitation et les dialogues pour la prise de décisions. C’est pourquoi l’agroécologie qui propose une réflexion holiste nous semble une réponse adéquate pour répondre à cette transition agricole nécessaire qui ne peut se faire sans un changement social. Il ne s’agit plus juste de dire que les femmes sont détentrices de valeurs plus écologiques mais tenter de comprendre celles et ceux qui ne voient pas l’urgence écologique.
Thinking of virility as an attribute that each gender can more or less possess allows us to apprehend certain professional practices, including agricultural practices, but above all it allows us to decentralize from a reflexive binarism. Taking the agricultural world as a prism for analysis reveals political and societal orientations that favor the virilist values of surpassing oneself, strength and performance. These values are also shared by capitalism. These values make it impossible to practice agriculture in line with the demands of the IPCC (Intergovernmental Panel on Climate Change), but also to raise awareness of sensitive gender relations within the various spheres of home, farm and decision-making dialogues. This is why agroecology, which proposes a holistic approach, seems to us to be an appropriate response to this necessary agricultural transition, which cannot take place without social change. It's no longer just a question of saying that women hold more ecological values, but of trying to understand those who don't see the ecological urgency.