Impact des confinements liés à la Covid19 en France sur l'activité chirurgicale traumatologique périphérique
| Titre | Impact des confinements liés à la Covid19 en France sur l'activité chirurgicale traumatologique périphérique |
| Type | Thèse d'exercice : Médecine |
| Auteurs | Frecaut Jean |
| Directeurs | Rony Louis |
| Année | 2024 |
| URL | https://dune.univ-angers.fr/fichiers/20130819/2024MCEM18785/fichier/18785F.pdf |
| Mots-clés | confinements, COVID19, épidémiologie, traumatologie |
| Résumé | Introduction : en France, en raison de la pandémie de Covid19, la population a modifié́ ses activités physiques lors de deux confinements en 2020 : le premier de 8 semaines (17/03/2020 au 10/05/2020) ; le second de 7 semaines (30/10/2020 au 14/12/2020). L'objectif principal est d'évaluer l'impact des confinements liés à la Covid19 sur l'épidémiologie des fractures périphériques. Matériel et méthodes : une étude analytique transversale rétrospective a été réalisée en recueillant les données épidémiologiques de patients admis en salle de réveil des urgences du CHU d’Angers concernant la prise en charge d'une pathologie traumatologique périphérique entre le 17/03/2020 et le 10/05/2020 et le 30/10/2020 au 14/12/2020. Pour ces deux périodes, nous avons inclus respectivement 188 patients pour le premier confinement et 188 patients pour le second. Pour 2019, 252 patients sur la même période et 265 pour la seconde période témoin ont été inclus. Les objectifs sont de montrer les variations sur l'épidémiologie ainsi que sur le mécanisme et la répartition chirurgicale des fractures périphériques sur ces périodes de confinement par rapport à leurs périodes témoins en 2019. Résultats : au cours de l'année 2019, 1886 patients ont été admis en salle de réveil pour une cause traumatologique et 1731 patients en 2020. L’âge des patients était significativement plus élevé́ pendant les confinements 63,2 ans ± 21,3 [59,8– 66,6] vs 58,0 ans ± 24 ,2 [55,0– 61,1] (p=0,033) et 67,1 ans ± 22,9 [63,5– 70,6] vs 60,7 ans ± 24,4 [57,4–64,0] (p=0,0102). Les résultats années entière 2019 et 2020, ne montrent pas de différence significative concernant l’âge (p=0,478). Concernant l’activité chirurgicale, elle a significativement diminué de 25,4% lors du premier confinement (p=0,0157), ainsi que pour le 2ème confinement : 29,1% (p=0,0047) par rapport à leur période témoin en 2019. Pour l’étude année entière, l'activité́ ne montre pas de différence significative entre 2019 et 2020 (baisse de -8,21 % en 2020 (p=0,1174)). Concernant les critères secondaires et l’analyse en sous-groupe, elle révèle : une augmentation significative des Sepsis +90,9% (OR 2.7, p=0.01, [1.25 ; 5.57] au cours du premier confinement. A contrario, l’étude a montré une diminution significative de polytraumatisés au cours de cette période – 75% (p=0.04 ; OR 0.328 ; [0.11 ; 0.99]). Cette tendance n’est pas stable, et ne se vérifie pas au cours du second confinement. Au cours de cette période, ce seront les drainages d’abcès et d’hématome ainsi que la prise en charge des luxations qui ont diminué significativement, respectivement -71% (p=0.047 ; OR = 0.39 ; [0.16 ; 0.98] et -78% (p=0.01 ; OR = 0.3 ; [0.11 ; 0.79]. Sur l’étude année entière 2020 et 2019, des différences significatives ont également été mises en évidence : une augmentation de prise de charge des drainages d’abcès et d’hématome +41,1% (p=0.012 ; OR 1.56 ; [1.11; 2.20]), mais également des diminutions concernant les FESH, les plateaux tibiaux, et les polyfracturés à sa voir respectivement - 43,2%(p=0.009 ; OR 0.61 ; [0.43; 0. 88] ; -41.8% (p=0.024 ; OR 0.63 ; [0.42 ; 0.94] et – 41.1% (p=0.005 ; OR 0.63 ; [0.46 ; 0.87]). Discussion : ce travail montre un changement ponctuel, court et majeur dans la prise en charge des traumatismes. Une diminution significative de l'activité́ a en effet été mise en évidence, et ce pour certaines zones anatomiques, alors que l'activité́ n'a pas été significativement modifiée sur l'ensemble de l'année. Cela est en accord avec les travaux déjà̀ réalisés en France et dans l'Union européenne. Bien que l'étude soit rétrospective il n'y a eu que peu de pertes de données, avec des résultats concordant à la littérature. Conclusion : la covid 19 a profondément impacté notre système de soins. Celui-ci doit être capable de s'adapter à des changements très forts sur de courtes périodes pour s'adapter aux nouvelles conditions sanitaires. L’ensemble de ce travail tend à indiquer un phénomène de rebond d'activité́ à l'issue de ces périodes de confinement, qui nécessite de repenser l’organisation des soins pour une prise en charge optimale des patients. |
| Résumé en anglais | Introduction : in France, due to the Covid-19 pandemic, the population altered its physical activities during two lockdowns in 2020: the first lasting 8 weeks (March 17, 2020, to May 10, 2020); the second lasting 7 weeks (October 30, 2020, to December 14, 2020). The primary objective is to assess the impact of Covid-19-related lockdowns on the epidemiology of peripheral fractures. Materials and Methods : a retrospective cross-sectional analytical study was conducted by collecting epidemiological data of patients admitted to the recovery room of the emergency department at the University Hospital of Angers for the management of peripheral trauma between March 17, 2020, and May 10, 2020, and between October 30, 2020, and December 14, 2020. For these two periods, we included 188 patients for the first lockdown and 188 patients for the second. For 2019, 252 patients during the same period and 265 for the second control period were included. The objectives are to show variations in the epidemiology, mechanism, and surgical distribution of peripheral fractures during these lockdown periods compared to their control periods in 2019. Results : in 2019, 1886 patients were admitted to the recovery room for traumatic causes, compared to 1731 patients in 2020. The age of patients was significantly higher during the lockdowns: 63.2 years ± 21.3 [59.8–66.6] vs. 58.0 years ± 24.2 [55.0–61.1] (p=0.033) and 67.1 years ± 22.9 [63.5–70.6] vs. 60.7 years ± 24.4 [57.4–64.0] (p=0.0102). The full-year results for 2019 and 2020 show no significant difference in age (p=0.478). Regarding surgical activity, it significantly decreased by 25.4% during the first lockdown (p=0.0157) and by 29.1% during the second lockdown (p=0.0047) compared to their control periods in 2019. For the full year study, activity did not show a significant difference between 2019 and 2020 (a decrease of -8.21% in 2020 (p=0.1174)). Regarding secondary criteria and subgroup analysis, a significant increase in sepsis cases was observed, +90.9% (OR 2.7, p=0.01, [1.25; 5.57]) during the first lockdown. Conversely, there was a significant decrease in polytrauma cases during this period, -75% (p=0.04; OR 0.328; [0.11; 0.99]). This trend is not stable and does not hold for the second lockdown. During this period, significant decreases were observed in abscess and hematoma drainages and dislocation management, -71% (p=0.047; OR=0.39; [0.16; 0.98]) and -78% (p=0.01; OR=0.3; [0.11; 0.79]), respectively. For the full-year study of 2020 and 2019, significant differences were also observed: an increase in abscess and hematoma drainages +41.1% (p=0.012; OR 1.56; [1.11; 2.20]), and decreases in FESH, tibial plateaus, and polytrauma cases by -43.2% (p=0.009; OR 0.61; [0.43; 0.88]), - 41.8% (p=0.024; OR 0.63; [0.42; 0.94]), and -41.1% (p=0.005; OR 0.63; [0.46; 0.87]), respectively. Discussion : this study shows a temporary, short, and major change in the management of trauma cases. A significant decrease in activity was indeed observed for certain anatomical areas, while overall activity was not significantly altered for the entire year. This aligns with previous studies conducted in France and the European Union. Although the study is retrospective, there was little data loss, and the results are consistent with the literature. Conclusion : Covid-19 has profoundly impacted our healthcare system. It must be capable of adapting to significant changes over short periods to meet new health conditions. This study suggests a rebound in activity following these lockdown periods, indicating the need to rethink the organization of care for optimal patient management. |
| Langue de rédaction | Français |
| Nb pages | 75 |
| Diplôme | Diplôme d'État de docteur en médecine |
| Date de soutenance | 2024-09-13 |
| Editeur | Université Angers |
| Place Published | Angers |
| Libellé UFR | UFR Médecine |
| Numéro national | 2024ANGE143M |