Encéphalopathies épileptiques à début néonatal : faut-il changer de protocole ?

TitreEncéphalopathies épileptiques à début néonatal : faut-il changer de protocole ?
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursThomas Jessica
DirecteursBarth Magalie
Année2024
URLhttps://dune.univ-angers.fr/fichiers/19011577/2024MCEM18746/fichier/18746F.pdf
Mots-clésEpilepsie refractaire, néonatalogie, phosphate de pyridoxal, prématurité, pyridoxine
Résumé

Introduction : les encéphalopathies épileptiques à début néonatal sont des affections rares et sévères, parfois révélatrices de maladies héréditaires du métabolisme. Certaines de ces maladies métaboliques, comme les déficits en antiquitine ou en Pyridox(am)ine 5’-phosphate oxidase (PNPO), bénéficient de traitements spécifiques, tels que la vitamine B6 (pyridoxine, PN) ou le phosphate de pyridoxal (PLP). Le protocole actuel de prise en soins préconise l'administration de PN, suivie de PLP en cas d'échec. Cependant, étant donné que le PLP est efficace pour traiter les deux déficits, cette étude évalue la possibilité de modifier ce protocole en administrant le PLP en première intention.

Méthodes : nous avons réalisé une revue narrative de la littérature portant sur 105 cas de déficit en PNPO, et un case report détaillant un cas atypique de déficit en PNPO. Par ailleurs, une enquête a été menée auprès de la Société Française de Neurologie Pédiatrique pour évaluer l’acceptabilité de l'introduction du PLP en première ligne. Les aspects pratiques, tels que la disponibilité et la formulation galénique du PLP, ont également été explorés en collaboration avec les pharmacies hospitalières du CHU d’Angers et de l’hôpital Robert Debré à Paris.

Résultats : notre étude a identifié trois facteurs pronostiques importants pour le déficit en PNPO : la prématurité, l'efficacité de la vitaminothérapie, et la précocité des symptômes. Le PLP s'est avéré efficace chez 58% des patients atteints de déficit en PNPO, alors que 42% répondaient à la PN. Des cas de toxicité hépatique associés au PLP, dont deux cas de cirrhose précoce, ont été rapportés, bien que cette toxicité se manifeste après plusieurs mois de traitement. L'enquête a révélé que 90% des pédiatres interrogés étaient favorables à l'utilisation du PLP en première intention dans les encéphalopathies épileptiques néonatales.

Conclusion : deux nouveaux protocoles de traitement sont proposés : l'un recommandant l'administration du PLP en première ligne chez certains patients seulement, en particulier les prématurés, et l'autre suggérant une association simultanée de PN et PLP d’emblée. Une telle modification de protocole pourrait peut etre, à l’avenir, être adoptée à l’échelle nationale grâce à l’élaboration d’une nouvelle galénique plus fiable.

Résumé en anglais

Introduction : neonatal-onset epileptic encephalopathies are rare, severe conditions, sometimes linked to inherited metabolic diseases. Some of these disorders, such as antiquitin deficiency or Pyridox(am)ine 5’- phosphate oxidase (PNPO) deficiency, can be treated specifically with vitamin B6 (pyridoxine, PN) or pyridoxal phosphate (PLP). The current treatment protocol suggests using PN first, followed by PLP if PN fails. This study explores the possibility of administering PLP as the first-line treatment, given its effectiveness for both deficiencies.

Methods : a narrative literature review of 105 PNPO deficiency cases and an atypical case report were conducted. A survey among the French Society of Pediatric Neurology assessed the acceptability of using PLP as the first line treatment. Practical aspects, like PLP availability and formulation, were explored with the hospital pharmacies of the University Hospital of Angers and Robert Debré Hospital in Paris.

Results : the study identified three key prognostic factors for PNPO deficiency: prematurity, the effectiveness of vitamin therapy, and early symptom onset. PLP was effective in 58% of PNPO deficiency cases, while 42% responded to PN. Cases of hepatic toxicity linked to PLP, including two instances of early cirrhosis, were reported, though these effects appeared after several months of treatment. The survey indicated that 90% of pediatricians supported using PLP as a first-line treatment for neonatal epileptic encephalopathies.

Conclusion : the study proposes two new treatment protocols: one recommends using PLP first-line for specific
patients, particularly premature infants, and the other suggests simultaneously administering PN and PLP from
the start. This protocol change could potentially be adopted nationwide in the future, with the development of a
more reliable galenic formulation.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages56
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2024-09-17
EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR Médecine

Numéro national2024ANGE135M