Être soigné par ses parents : qu’en pensent les enfants de médecins généralistes ? Étude qualitative menée auprès d’enfants de médecins généralistes, âgés de 18 à 40 ans.

TitreÊtre soigné par ses parents : qu’en pensent les enfants de médecins généralistes ? Étude qualitative menée auprès d’enfants de médecins généralistes, âgés de 18 à 40 ans.
TypeThèse d'exercice : Médecine
AuteursGuibert Noémie, Gevers Juliette
DirecteursTessier-Cazeneuve Christine
Année2024
URLhttps://dune.univ-angers.fr/fichiers/92012719/2024MCEM18354/fichier/18354F.pdf
Mots-clésenfant de médecin, médecin généraliste, soigner ses enfants, soigner ses proches
Résumé

Introduction : la prise en charge de ses propres enfants par les médecins généralistes est une pratique répandue. Les seules recommandations établies sont anciennes et étasuniennes. Certaines études explorent le point de vue des médecins, mais très peu s’intéressent à celui des enfants.

Objectifs : explorer les représentations des enfants de médecins généralistes suivis par leurs parents, une fois devenus adultes. Les objectifs secondaires étaient de cerner l’évolution de leur ressenti sur leur suivi et l’impact sur la construction d’une relation de soins en tant qu'adulte.

Méthodes : enquête qualitative par entretiens individuels semi-dirigés auprès d’enfants de médecins, âgés de 18 à 40 ans, entre février 2023 et février 2024. Analyse par approche inductive inspirée de la méthode par théorisation ancrée, avec triangulation des données.

Résultats : onze participants, 5 femmes et 6 hommes, âgés de 19 à 36 ans, ont été interrogés. Ils étaient satisfaits de leurs prises en charge, et se sentaient privilégiés d’avoir un accès aux soins facilité. La double relation enfant-patient permettait d’avoir une relation de confiance innée, mais pouvait poser problème pour les sujets touchant à l’intime à partir de l’adolescence. La plupart des participants considéraient ne pas avoir eu un “vrai suivi” : leurs prises en charge pouvaient manquer de rigueur et leurs plaintes être minimisées. A l’âge adulte, la prise d’autonomie sur le plan médical était compliquée pour certains. La majorité des participants conservaient leurs parents comme médecin traitant par praticité, par satisfaction, ou en raison du lien affectif.

Discussion : malgré des avis majoritairement positifs, plusieurs participants soulignaient des limites à soigner ses propres enfants. Il leur semblait préférable de ne pas suivre ses enfants, ou d’intervenir seulement pour des soins ponctuels. Il serait intéressant d’étudier l’évolution de cette pratique chez les jeunes médecins.

Résumé en anglais

Introduction : taking care of one's own children by general practitioners is a widespread practice. The only established recommendations are old and American. Some studies explore doctor’s point of view, but very few focus on the child’s view.

Objectives : explore the representations of general practitioners’ children followed by their parents, once they become adults. The secondary objectives were to identify the evolution of their perspectives about their follow-up care and the impact on the construction of a care relationship as an adult.

Methods : qualitative study by semi-structured individual interviews with children of doctors, aged 18 to 40, between February 2023 and February 2024. Analysis by an inductive approach inspired by the grounded theory method, with triangulation of data.

Results : eleven participants, 5 women and 6 men, aged 19 to 36, were interviewed. They were satisfied with their care and felt privileged to have easier access to care. The dual child-patient relationship made it possible to have a relationship of innate trust, but could pose a problem for subjects involving intimacy, from adolescence onwards. Most participants considered that they had not received “real follow-up care”: their treatment could lack rigor and their complaints could be minimized. As adults, gaining medical independence was complicated for some. Most participants kept their parents as treating doctors out of practicality, satisfaction, or because of the emotional bond.

Discussion : despite mostly positive opinions, several participants highlighted limitations in caring for one's own children. It seemed better to them not to follow their children, or to intervene only for occasional care. It would be interesting to further study the evolution of this practice among young doctors.

Langue de rédactionFrançais
Nb pages52
Diplôme

Diplôme d'État de docteur en médecine

Date de soutenance2024-07-05
EditeurUniversité Angers
Place PublishedAngers
Libellé UFR

UFR Médecine

Numéro national2024ANGE108M