La prolifération des œuvres de fiction qui ont pour contexte la Guerre Civile espagnole et le Franquisme dans les années 2000, nous a amené à nous interroger sur l’intérêt qui pouvait pousser des autrices et auteurs à écrire sur ces périodes plus de 70 ans après les premiers événements. Nous avons constitué un corpus assez ample et varié qui regroupe dix romans, quatre romans graphiques, deux films de cinéma et deux séries télévisuelles. Toutes ces œuvres ont été publiées ou diffusées entre 2006 et 2019. Nous abordons dans ce travail les lieux communs qui apparaissent quels que soient les genres utilisés et les générations des autrices et auteurs. Nous constatons que la narration sur la Guerre Civile espagnole et le Franquisme est fortement marquée par, premièrement, l’histoire traumatique et violente que furent ces deux périodes. Puis, nous observons que leur mise en fiction des souvenirs historiques peut être délicate mais permet de faire ressortir une amertume, un ressentiment longtemps tu envers l’Espagne mais aussi les pays étrangers intervenants durant le conflit ou après. Enfin, nous voyons que la fiction des années 2000 personnifie davantage l’histoire que durant les décennies précédentes. Le “méchant” est maintenant incarné au risque de trop l’humaniser.
The proliferation of works of fiction set against the backdrop of the Spanish Civil War and Franco’s regime in the 2000s led us to question the interest that might motivate authors to write about these periods more than 70 years after the initial events. We have put together a wide-ranging and varied corpus that includes ten novels, four graphic novels, two feature films and two television series. All these works were published or broadcast between 2006 and 2019. In this work, we look at the common places that appear regardless of the genres used or the generations of the authors. We note that the narration of the Spanish Civil War and Francoism is strongly marked by,firstly, the traumatic and violent history of these two periods. Then we see that the fictionalisation of historical memories can be tricky, but it does bring out a bitterness, a long-held resentment towards Spain, but also towards foreign countries that intervened during the conflict or afterwards. Finally, we see that the fiction of the 2000s personifies history to a greater extent than in previous decades. The 'villain' is now embodied, at the risk of humanising him too much.